Robo vampire (1988) – – – – – –

L’arnaque est déjà sur la pochette, le robot warrior du film étant très loin d’un clône de Robocop…

J’aime bien les nanars. Vous savez, ces films tellement ratés qu’ils en deviennent (involontairement) drôles. J’en ai même vu plusieurs qui sont de premier choix. Outre ceux déjà chroniqués, je peux citer Turkish star wars, Plan 9 from outher space, Starcrash, L’attaque de la moussaka géante, House of the dead, Ultime combat, L’homme puma, Birdermic,…

 

Mais à la vision de Robo vampire, un 2 en 1 de la grande époque, je me dis qu’on arrive à un nouveau palier. Car là, on ne touche pas le fond, on en redéfini la profondeur ! Rarement vu un truc aussi naze, même le très gratiné Virus cannibale est meilleur, c’est dire ! J’en reparlerais plus loin dans la chronique, mais comme le producteur et le réalisateur de cette aberration sont des escrocs sans scrupules, je ne vais pas me priver pour être de mauvaise foi.

 

Dernière recommandation, le niveau catastrophique de Robo vampire est tel que je conseillerais ce film à ceux qui ont déjà vu plusieurs nanars. Car le choc est rude et c’est typiquement le genre de film qu’il faut voir pour le croire ! Et grande nouvelle, dans les extraits vidéo, vous pourrez voir le film en entier en vostfr !

 

Sans mentir, c’est un des meilleurs maquillages du film!

Pour le pitch du début de Robo vampire, je vais volontairement omettre certains faits, car l’histoire est tellement mal fichue et sans queue ni tête qu’on y comprendrait plus rien ! Tout commence avec 2 hommes armés et en trellis qui traquent un suspect à l’extérieur d’une usine (désaffectée). Soudain, un vampire sort, le suspect s’enfuit et une bagarre molle s’engage entre eux et le vampire sautillant.

 

Le vampire les élimine et on voit apparaître le titre : Robo vampire ! Et en-dessous, on remet Filmark, un spécialiste des nanars haut de gamme (et escrocs notoires). Après cette intro qui fait office d’amuse-bouche pour la suite, 2 choix s’offrent à vous. La grande majorité va fuir, mais les amateurs de nanars gratinés vont se régaler !

 

C’est mou, grotesque et très

mal interprété. Et quand on

voit le titre et les producteurs,

Ho putain!

 

Le superbe squat… euh, QG du baron de la drogue Bill Young!

Bill Young (Ernest Mauser), un parrain de la drogue de Hong Kong, arrive dans son fabuleux QG qui a tout du… bâtiment abandonné ! Là, avec un manque de charisme évident, il explique son superplan de la muerte.

 

Une belle tête de Kong!

Il a recruté un prêtre taoïste qui lui fournit une armée de vampires sautillants pour protéger son traffic de drogue ! La drogue est cachée dans les cercueils, et les vilains pabôs la protègent.

 

S’ensuit une scène surréaliste ou l’un des vampires subit une transformation qui, après plusieurs maquillages ratés, aura une tête entre un loup-garou et un gorille ! Une belle tête de Kong, mais attention, il est super méchant !

 

Le maquilleur m’a tuer (pas Omar)…

Après 22 minutes de film, le héros apparaît enfin, c’est Tom. Enfin, héros, c’est vite dit. Il a le charisme d’un grille-pain et trouve le moyen de se faire tuer lorsqu’il tente d’arrêter le prêtre taoïste. On rapporte son corps au QG de la police (enfin, soi-disant…), quand un barbu propose de ressusciter Tom.

 

En 30 secondes, 2 coups de fer à souder et perceuse sur des pièces de mannequins en plastique, voici l’arme ultime qui décimera les vampires, le super-robot plus fort que Chuck Norris, le Robot warrior !

 

 

Le robot warrior dans toute sa non-splendeur!

Eclats de rire garanti, tant ce truc est grotesque (en restant poli) ! Non, mais comment rester sérieux devant une dégaine pareille ? En plus, il se déplace à la vitesse d’un éléphant souffrant d’arthrite avec des bruitages plus proches de bruits de chantier que d’un robot hi-tech ! Les photos parlent d’elles-mêmes, j’ai vu des costumes de carnaval « fait maison » bien plus réussis que ce… « truc » !

 

A partir de là, le Robot warrior va traquer le parrain, combattre le prêtre taoïste et les vampires sautillants avec leurs attaques surpuissantes : des étincelles au bout des doigts (et, de temps en temps, des bombinettes de fumée) !!!

 

 

Mais, comme c’est un 2 en 1, il faut également parler de l’autre partie du film. Grâce à un arrêt sur image quand il y a du texte, j’en déduis que c’est un obscur film thaïlandais.

 

Faisant facilement la moitié du métrage, il raconte une mission de sauvetage de Sophie, une agente anti-drogue prise en otage par les hommes du parrain. Le film essaie très maladroitement de faire coïncider les 2 histoires.

 

J’en vois parmi vous qui se demandent : c’est quoi un 2 en 1 ? Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je ne peux que vous conseiller le site nanarland.com qui parle longuement du sujet et qui, depuis quelques mois, refont des chroniques régulières (après 2-3 ans de quasi-inactivité).

 

La partie « Hong-Kong » bien moisie…

Pour les autres, le 2 en 1 est une arnaque très particulière, qui consiste à racheter à bas prix un film asiatique d’action sorti quelques années auparavant. Puis, on recrute des occidentaux (acteurs has-been ou vivant sur place, voir même des touristes blancs de passage !), on tourne quelques scènes très cheap, puis on tente de lier le tout.

 

Par exemple, on fait dialoguer entre eux des personnages des 2 films avec des astuces de montage (le coup du téléphone ou du champ/contre-champ), voir à refaire un nouveau doublage (c’est le cas de Robo vampire).

 

…et le film thaï. Notez la différence de qualité d’image…

Cette méthode était très prisée dans les années 80 et particulièrement par 3 escrocs, les producteurs Joseph Lai et Tomas Tang (qui produit Robo vampire) et le réalisateur Godrey Ho. Cette astuce permettait de faire de très nombreux films à bas prix et ils ont inondé le marché occidental (surtout vidéo) avec des titres et affiches qui claquent et des noms « américanisés ».

 

Et malgré l’incroyable nullité de leurs films, cela a marché, ils roulaient en Rolls grâce à leur arnaque !

 

Si j’ai pris le soin de parler de Godfrey Ho, c’est qu’il semble bien que c’était lui qui était derrière la caméra sous le pseudo de Joe Livingstone. Ce serait également lui qui aurait commis le scénario de la partie « occidentale ». Toujours est-il que c’est un véritable massacre à tous les niveaux, comme s’il avait voulu faire exprès de tout rater. C’est filmé avec les pieds, affiche fièrement la misère et la photographie est dégueulasse. Voici un petit florilège :

 

Couleurs délavées, éclairage moisi (les ombres!!!), cadrage de m… La top-quality!

la réalisation : c’est filmé avec les pieds, avec une photographie juste dégueulasse et des couleurs délavées ! Le film date de 1988, mais on dirait qu’il est bien plus ancien. Et quel souci du détail, rienafout’ si le cadrage est approximatif, l’éclairage fait des ombres énormes des personnages ou si l’on ne voit rien à l’écran !

 

Je respire mieux comme ça!!!

le scénario : même si c’est un 2 en 1, j’ai du regarder les 30 premières minutes 2 fois pour « tenter » de comprendre l’histoire. J’ai omis certains détails qui n’apportent rien à l’histoire, genre la fiancée fantôme du vampire à tête de Kong. Ah si, elle nous montre sa poitrine sous un prétexte très con, c’était peut-être pour ça. Quant aux raccords entre les 2 films, ils sont amenés à la truelle. Néanmoins, la partie thaïlandaise tient nettement mieux la route. Vu que c’est la partie que n’a pas réalisé Godfrey Ho, cela explique beaucoup de choses.

 

la cohérence : bon, hormis les scènes de baston d’une mollesse rarement égalée, le montage tient à peu près la route, avec quelques faux raccords. Mais, au niveau cohérence, niet. Des exemples ? Le prêtre taoïste est en pleine nature avec 3 hommes dans un petit 4×4, ils sont attaqués et, en 3 secondes, son armée de vampires arrive ! Dans le même genre, alors que 2 hommes armés disent « Ne bougez pas ! » à un groupe à 10 mètres d’eux, ils s’enfuient et courent 100 mètres. Le temps que les 2 hommes armés les rattrapent, ils ont eu le temps de monter sur un bateau, l’allumer et être à plus de 50 mètres de la berge ! Bon, peut-être qu’ils venaient d’apprendre qui réalisait le film pour détaler aussi vite…

 

les décors : je crois que je n’ai jamais vu des décors aussi pourris. C’est juste hallucinant ! Je pense que l’usine du début et les QG du parrain et de la police sont un seul et unique bâtiment désaffecté. On voit clairement que c’est délabré, il n’y a rien pour cacher la misère, et attendez de voir le matériel hi-tech pour transformer Tom en Robot warrior ! Probablement du matériel récupéré dans une décharge datant des années 50-60, et qu’on rafistole avec un fer à souder ! Et ce budget pourri était volontaire ! Moins le film coûte cher, plus de bénèfs dans les poches de la prod et de la réal !

 

le doublage: le film a été redoublé pour donner « une cohérence » au bouzin, mais c’est une catastrophe ! Les répliques sont citées sur un ton monocorde avec un manque de conviction évident, genre « je lis ce qui est marqué sur ma feuille ! ». Et bien souvent, il n’y a aucune synchronisation entre les dialogues et les mouvements de la bouche !

 

Dans la torture à la goutte d’eau, on est sensé être immobile. Regardez la ficelle qui la retient « prisonnière »

les acteurs : celle qui s’en sort le mieux, c’est l’actrice qui joue Sophie. Elle est plutôt jolie, mais elle joue comme une patate (la soi-disant torture à la goutte d’eau, quelle blague)! Pour le reste, entre le manque de charisme, la démotivation, des acteurs vraiment amateurs ou certains qui ne devaient pas boire que de l’eau durant le tournage, on atteint un rare niveau d’incompétence. Je n’aurais jamais cru dire cela, mais Vin Diesel et Steven Seagal sont d’excellents acteurs en comparaison.

 

musique/bruitages : vous vous rappellez des musiques bien nazes d’AB production ? Ben, c’est du même niveau, avec une touche « Bontempi 80’s » bien crispante. Des musiques au synthé passe-partout et sans imagination, probablement composée en un après-midi par un yes man peu inspiré.

 

Ho, le joli mannequin désarticulé…

Quant aux bruitages, entre les « djiii, brrrr, clong » du robot, on a des coups portés mollement au bruitage surpuissant, voir à coté de la plaque (quand le robot porte un coup à un vampire, c’est souvent le bruit de 2 épées qui s’entrechoquent !).

 

robot warrior: Je le répète, mais le robot warrior est une abomination. Ils espéraient vraiment en faire quelque chose de crédible ? Prenez la protection d’un joueur de football américain avec un vieux casque et un pantalon en latex, collez quelques trucs en plastique dessus, vous peinturlurez le tout avec une bonbonne argentée et voilà !

 

Quant aux scènes de création/réparation du robot, c’est tellement cheap qu’il faut le voir pour le croire ! Je rappelle que le film est sorti en 1988, soit 1 an après Robocop et 6 ans après X-or ! Ils devaient quand même avoir un peu honte ou être réalistes, vu qu’ils ont préféré mettre un sosie de Robocop sur la pochette du film !

 

X-or, le shérif de l’espace (1982)

Robocop mi-homme, mi-robot (1987)

et Robot warrior, l’arme ultime (1988)

 

vampires : Bon, je tiens à relativiser, car les vampires chinois sont assez différents du modèle occidental. Ils portent des vêtements de la dynastie Qing, se déplacent par bonds, et un prêtre taoïste les contrôle en leur collant un papier sur le visage avec des inscriptions.

 

Mais leur représentation dans le film est complètement grotesque et indigne, avec leurs petits bonds, un maquillage digne d’un enfant de 3 ans avec un pot de confiture et des gants en caoutchouc pour simuler les mains griffues. Sans parler du super vampire et sa belle tête de kong.

 

mannequins : avec les effets spéciaux miteux, un sous-robocop du pauvre et des vampires grotesques, les mannequins utilisés sont à l’avenant.

 

C’est un festival, entre les mannequins les plus désarticulés de l’histoire du cinéma ou le mannequin en papier d’alu sensé représenter le robot warrior touché.

 

Bon, je vais en rester là, il y aurait encore beaucoup à dire, mais je vous assure que Robo vampire regorge de surprises très nanardes ! Et comme le film est en intégralité en vostfr dans les extraits vidéo ci-dessous, ceux qui veulent tenter l’expérience Robo vampire n’ont qu’à faire un petit clic sur la photo ! Mais il vaut mieux avoir l’œil averti et aimer les nanars, tant le niveau d’incompétence et d’arnaque est grand.

 

En résumé, Robo vampire s’impose sans contexte comme l’un des films les plus nazes jamais tournés ! Filmé avec les pieds et une image dégueulasse, où l’on se demande si ils n’ont pas fait exprès de tout rater. Du pur Z complètement grotesque, à voir au quatrième degré et rester ébahi devant cette catastrophe cinématographique du début à la fin. Robo vampire est fortement conseillé aux amateurs de nanars avertis qui veulent rire un bon coup !

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Robo vampire: film complet et en vost français!!!

Extrait: bagarre sous valium (vo)

 

Robo vampire

 

Sortie:               1988

Durée:               91 minutes

Genre:               nanar haut de gamme bien chargé

 

Pays:                 Hong-Kong

 

Réalisation:      Joe Livingstone (pseudo, Godfrey Ho ?)

Production:       Tomas Tang

Distribution:      Filmark International Limited

Scénario:          William Palmer (pseudo, Godfrey Ho ?)

Musique:          Ian Wilson (et son synthé Bontempi)

 

 

Acteurs principaux:     Robin Mackay, Nian Watts, Harry Myles, Joe Brown, Nick Norman, George Tripos

 

Budget:             2’500’000 $ (« soi-disant », y compris l’achat du film thailandais)

Recettes :          2’500’000 $ (estimation)

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