Mortal engines (2018) * * *

En allant au cinéma voir je ne sais plus quel film, j’avais vu la bande-annonce de Mortal engines. Le sujet semblait intéressant avec Peter Jackson comme producteur. Comme les 2 films où Peter Jackson était uniquement producteur m’avaient plu (à savoir District 9 (2009) et Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne (2011)), je partais sur un à priori favorable et je suis allé le voir au cinéma.

La ville mobile de Londres. 2,5 km de long et 200’000 habitants…

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Pour l’histoire, nous sommes en 3718, 1600 ans après un holocauste de bombes quantiques qui ont ravagé une grande partie de la planète. Dorénavant, les gens vivent dans des sortes d’immenses villes mobiles qui survivent principalement en capturant des unités mobiles plus petites.

 

Le film commence sur un village mobile. Au loin apparaît une énorme ville, Londres. Une partie du village est prise pour cible par Londres, et bien qu’essayant par tous les moyens de s’échapper, ils sont capturés.

 

La ville va utiliser les ressources du village pour subvenir à ses besoins, et les habitants du village sont relogés dans la ville de Londres.

 

La partie de village pourchassée par l’énorme Londres me rappelle « Le château ambulant » d’Hayao Miyazaki…

 

Esther et Tom

Hugo Weaving assez bon dans le rôle du grand méchant…

Parmi les anciens habitants du village se trouvent l’énigmatique Esther Shaw (Hera Hilmar), qui a une cicatrice sur la joue. Cette dernière va poignarder le second du maire de Londres, le commandant Valentine (Hugo Weaving), et Tom (Robert Sheehan), va intervenir. Elle est rattrapée par Tom, puis par Valentine. Avant d’être expulsée de la ville, Esther dit à Tom que Valentine a tué sa mère. Pour ne pas avoir de témoins, Valentine balance Tom par le trou où la ville balance ses déchets.

 

Anna la classe…

Et Shrike, à la fois terrifiant et touchant

Livrés à eux-mêmes en pleine nature, Esther et Tom errent dans une carrière. D’abord très froide, Esther va peu à peu s’ouvrir vis-à-vis de Tom. Elle va lui apprendre que Valentine est très loin du héros que Tom idolâtrait. Ils vont se faire capturer et vendre comme esclaves avant qu’une certaine Anna Fang les libèrent. En plus de cela, comme Valentine veut absolument se débarrasser d’Esther, il va libérer Shrike, un stalker, une sorte de cyborg mort-vivant, qui veut tuer Esther, car elle n’a pas tenu une promesse.

 

A partir de là, à travers la rébellion d’Anna, Esther et Tom vont rejoindre les rangs des anti-tractionnistes et tenter de stopper Valentine qui cache un terrifiant secret… Ouf ! J’espère que je ne vous ai pas perdu en route, mais voici le pitch d’environ la moitié du film. La première partie du film est très bonne, et on s’acheminait tranquillement vers 4 ou 5 étoiles dans la notation… mais patatra! En gros, les 45 dernières minutes gâchent le potentiel énorme qu’avait le film !

 

Le film est adapté d’un livre de Philip Reeve, Mécaniques fatales (Mortal engines) publié en 2001. Et je pense que le film porte les stigmates d’une adaptation, en privilégiant l’action au détriment de l’histoire, un peu comme ce qui est arrivé avec les adaptations des films Harry Potter. Ce qui fait qu’on se retrouve en face d’une histoire très simple, cousu de fil blanc, prévisible, et avec peu de développement. Genre ils ne vont quand même pas oser nous faire le coup… et bien si, le truc vu et revu ! Et pour les dialogues, on a aussi droit à quelques sorties du style « Une fois entré, tu ne pourras plus t’arrêter ! » qu’on a déjà entendu des dizaines de fois.

 

Déjà, pourquoi le film ne fait que 2h09 ? Je suis persuadé qu’un film d’environ 3 heures aurait permis de mieux développer l’histoire et les personnages. On a l’impression que pleins d’éléments sont amenés, mais qu’on a pas le temps de les développer. Par exemple, Esther Shaw ne vit que pour se venger. Et Shrike aurait mérité un meilleur développement, c’est probablement le personnage le plus intéressant, à la fois terrifiant et touchant, mais rien. La même chose sur l’univers, c’est quoi la Guerre de 60 secondes ? Pourquoi les villes sont devenues mobiles ? Les motivations des anti-tractionnistes ? Rien n’est expliqué, on est bombardé dans le film.

 

Compliments pour les décors. Jamais le steampunk n’aura été aussi beau et cohérent dans un film

En fait, je pense que lorsqu’ils ont fait le film, ils se sont dit : on a 25 minutes pour traiter la fin, on privilégie le spectaculaire, il nous reste 5 minutes, rendons le film super simple et cliché pour que tout le monde comprenne ! Du moins, c’est comme ça que je le ressens, et c’est très dommage, 20 ou 30 minutes supplémentaires axées sur l’histoire aurait pu tout changer.

 

Car, si on met de coté le scénario simple et trop prévisible dans sa deuxième partie et des personnages peu développés, le reste ne mérite que des éloges. Déjà, au niveau du visuel et du design, on se prend la méga-claque ! L’univers steampunk du film est juste fascinant, peut-être même le plus beau qu’on est jamais vu au cinéma. Les plans sont magnifiques, le rendu de Londres ou des vaisseaux sont impressionnants, l’univers du film est cohérent, c’est rythmé, sans temps morts, avec des scènes d’action épiques et une B.O. de qualité.

 

 

Un aéronef très Final fantasy…

Pour l’univers steampunk, c’est vrai qu’il est peu présent au cinéma, et même si Mortal engines a son propre univers, on sent diverses influences :

 

– Metropolis pour le cinéma

– Le château ambulant ou Robot carnival pour l’animation japonaise

Final fantasy (notamment FF7 et FF9), voir Bioshock pour les jeux vidéos

 

 

Les effets spéciaux, réalisés par Weta digital, sont impressionnants et on est assez surpris de constater que le film n’aie coûté «que» 100 millions de dollars, on pourrait facilement penser qu’il a couté le double. On peut presque dire «heureusement», car le film a fait un flop, ne rapportant que 83 millions de dollars. De facto, les suites prévues en cas de succès sont tombées à l’eau.

 

 

Pour la notation finale j’ai longtemps hésité en 2 et 3 étoiles. Quel dommage que l’histoire soit tellement prévisible et cliché avec des dialogues bateau et fiche en l’air les 45 dernières minutes. Cela m’énerve, car je sens qu’on aurait pu avoir un très grand film de SF dans un univers steampunk de toute beauté. Bon, je lui mets 3 étoiles, car bien des blockbusters actuels ont un scénario encore plus simple. En résumé, si une histoire simple et prévisible et des personnages clichés ne vous dérangent pas, vous passerez un très bon moment, car tout le reste est très bon.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéos :

 

Bande annonce fr

Extrait: poursuite du village par Londres (fr)

 

Mortal engines

 

Sortie:                                  2018

Durée:                                  129 minutes

Genre:                                  science-fiction steampunk /                                                     fantastique

 

Pays:                                    USA/Nouvelle-Zélande

 

Réalisation :                         Christian Rivers

Production :                          Peter Jackson, Fran Walsh, Deborah Forte, Amanda Walker et Zane Weiner

Distribution :                         Universal Pictures

Scénario :                             Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, d’après le roman Mécaniques fatales (Mortal Engines) de Philip Reeve (2001)

 

Acteurs principaux:               Hera Hilmar (Hester Shaw), Robert Sheehan (Tom Natsworthy), Hugo Weaving (Thaddeus Valentine), Jihae (Anna Fang), Leila George (Katherine Valentine)

 

Budget :                                100’000’000 $

Recettes mondiales:               83’181’224 $

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