L’inconnu du Nord-Express (1951) * * *

 

Peut-être que les plus de 30 ans s’en rappellent, mais vous vous souvenez de la vague des « thrillers psychologiques » du début des années 90 ?  Des films où une personne mal intentionnée s’immisce dans la vie de gens tout à fait recommandables pour leur pourrir la vie. Bien que l’on en voit encore de manière ponctuelle, cette vague ne durera que quelques années, mais on eu droit à des films comme Liaison fatale, Calme blanc, Obsession fatale, Les nerfs à vif, Fenêtre sur pacifique,  J.F. partagerait appartement  où, mon préféré, La main sur le berceau.

La rencontre entre Guy et Robert

Quelle ne fut pas ma surprise en regardant un soir le classique « L’inconnu du Nord-Express » de constater que le genre existait depuis bien avant. Datant de 1951, L’inconnu du Nord-Express est en effet un des premiers films qu’on peut qualifier de thriller psychologique, celui qui étant reconnu comme le premier étant L’ombre d’un doute de 1943, également réalisé par Alfred Hitchcock.

 

Après cette petite introduction, de quoi parle ce grand classique ? Guy Haines (Farley Granger), un champion de Tennis fait la connaissance de Bruno Anthony (Robert Walker) lors d’un voyage en train. Anthony est soi-disant un grand admirateur de Haines et, malgré le caractère fantasque d’Anthony, les 2 hommes sympathisent et font le reste du trajet ensemble.

 

Myriam refuse de divorcer de Guy par intérêt

Haines est amoureux d’Anne Morton (Ruth Roman), la fille du sénateur, mais il doit divorcer de sa femme, qui lui pourrit la vie. Elle ne reste avec lui que par intérêt, alors que c’est une femme infidèle et enceinte d’un autre homme ! Anthony est au courant, prétendant avoir tout lu dans les journaux, et il lui parle de sa propre relation problématique à son père.

 

Pour se débarrasser de leurs problèmes respectifs, Anthony va lui évoquer le crime parfait : Bruno tuerait Myriam, l’épouse de Guy tandis que Guy tuerait le père de Bruno. Ne se connaissant pas et aucun n’ayant de mobiles, il serait impossible de les démasquer. Guy ne prend pas au sérieux cette proposition et s’en va, mais il en oublie son briquet gravé de ses initiales et de celles d’Anne. Bruno l’empoche discrètement.

 

Mais Bruno était sérieux. Il se rend dans un parc d’attraction ou Myriam « s’amuse » avec des hommes, il la suit en barque sur l’attraction L’île de l’amour… et l’étrangle. Il lui prend ses lunettes pour prouver à Guy que c’est bien lui l’auteur du meurtre, et Bruno demande qu’à son tour, il lui tue son père. Mais Guy refuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Robert ne va plus les lâcher…

A partir de là, Bruno va commencer à harceler Guy, pour qu’il tue son père, en s’immisçant de plus en plus dans sa vie et son cercle d’amis. La pression exercée par Bruno est d’autant plus difficile à vivre que la police suspecte Guy du meurtre de sa femme et le surveille, son alibi n’étant pas valable (le témoin avec lui à l’heure du crime était trop saoûl pour se souvenir de lui). Et bien entendu, au fur et à mesure de l’histoire, Bruno va de plus en plus loin et se fait de plus en plus insistant…

Caméo d’Hitchcock…

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Bon, on n’en dira pas plus sur l’intrigue, mais c’est du Hitchcock, donc il maîtrise son sujet. Impec au niveau de la réalisation, c’est très bien filmé, et bonne mise en scène (comme la scène d’ouverture avec les rails qui se croisent symbolisant les événements à venir, où le meurtre de Myriam vue à travers ses lunettes au sol). Et ne parlons pas du final à la fête foraine.

 

Qui dit Hitchcock dit maître du suspense, et à ce sujet, bien qu’en deça de certains de ces films, il est fidèle à sa réputation. Je prendrais comme exemple le match de tennis de Guy, qu’il doit gagner au plus vite, alors qu’au même moment, Bruno essaie de placer des indices pour accuser Guy à sa place.

 

Mais le gros point fort du film est la prestation de Robert Walker, qui est époustouflant en Bruno Anthony ! Malheureusement, l’acteur décédera peu de temps après le tournage. Face à lui, Farley Granger est en retrait, mais loin de démériter. Par contre, l’histoire d’amour entre Guy et Anne ne prend pas, ça manque de glamour, c’est froid et plat, on a du mal à y croire. Et, bien sûr, Hitchcock nous gratifiera de son petit caméo habituel, en embarquant dans un train avec un violoncelle.

 

Pour conclure, L’inconnu du Nord-Express est un film que je recommande, qui selon moi fait partie des 5 meilleurs Hitchcock. On passe un agréable moment, l’intrigue est bien ficelée, le scénario original, du suspense du début à la fin et un Robert Walker époustouflant en machiavélique Bruno Anthony.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo:

 

Bande annonce (vost)

Extrait: scène du meurtre (vf)

 

L’inconnu du Nord-Express

 

Sortie:                                        1951

Durée:                                        97 minutes

Genre:                                        Thriller psychologique

 

Pays:                                          USA

 

Réalisation :                                Alfred Hitchcock

Production :                                Alfred Hitchcock

Distribution :                               Warner Bros.

Scénario :                                   Raymond Chandler et Czenzi Ormonde, adapté par Whitfield Cook, d’après le roman éponyme de Patricia Highsmith

Acteurs principaux:                     Farley Granger (Guy Haines), Robert Walker (Bruno Anthony), Ruth Roman (Anne Morton), Leo G. Carroll (Sénateur Morton)

 

Budget :                         1’200’000 $

Recettes:                       2,93 millions de dollars (USA uniquement)

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