Pendant la période des fêtes, j’ai pu avoir ma filleule pendant quelques jours. Du haut de ses 8 ans, plutôt que de regarder un Disney ou un Miyazaki en soirée, j’ai préféré lui montrer des films qui ont bercé mon enfance, qu’elle ne connaissait pas et qui pourraient lui plaire. Les goonies en faisaient partie. Même si j’aime beaucoup Les goonies, cela faisait des années que je ne l’avais pas (re)vu et comme ma filleule semblait intéressée, retour sur ce film culte de « l’ère Amblin ».
Astoria est une petite ville de l’Oregon, à l’ouest des Etats-Unis et au nord de la Californie. Le film commence par l’évasion de Jake Fratelli (Robert Davi), aidé par son frère Francis (Joe Pantoliano) et la terrible Mama Fratelli (Anne Ramsey).
Pendant ce temps, une bande de copains, les goonies, font grise mine. Leur quartier va être rasé et être remplacé par un terrain de golf. C’est leur dernier week-end ensemble, avant d’être dispersés et que la bande se sépare.
Ils sont 5 : Mikey (Sean Astin), en quelque sorte le « chef » de la bande. Il est accompagné de son frère aîné, Brand (Josh Brolin), Bagou (Corey Feldman) le « showman grande gueule», Data (Ke Huy Quan), sorte de « mini-Bond » avec ses gadgets et le comique (involontaire) de la bande, Choco (Jeff Cohen).
En fouillant le grenier, ils tombent sur une vieille carte au trésor. Elle mènerait au butin du célèbre pirate Willy le Borgne. La légende prétend que son trésor est caché dans les environs, mais il n’a jamais été retrouvé. Y voyant le moyen d’éviter la destruction de leur quartier grâce au butin, ils décident de partir à sa recherche, sauf Brand… qu’ils attachent !
Le premier indice les mène à un restaurant supposément fermé durant l’automne, mais visiblement occupé. 3 personnes peu recommandables les « accueillent », avant de les jeter dehors.
Choco les reconnaît, ce sont les Fratelli, activement recherchés par la police (les 3 du début du film). Rattrapés par Brand et 2 amies, Andy (Kerri Green) et Steph (Martha Plimpton), ils profitent de l’absence des Fratelli pour retourner dans le restaurant.
Grâce à une gaffe de Choco, ils découvrent l’entrée d’un passage menant au trésor de Willy le Borgne. Tous s’y engouffrent, sauf Choco, chargé de prévenir la police pour signaler la présence des Fratelli et d’un cadavre dans la chambre froide. Malheureusement, en voulant prévenir les secours, il tombe sur les Fratelli.
Ils le séquestre pour connaître la raison de leur présence dans le restaurant, puis, après avoir avoué, Choco est enfermé avec Sinok (John Matuszak). Le 3e frère Fratelli est un homme d’apparence monstrueuse et simple d’esprit, attaché par des chaînes, mais finalement très gentil.
Pendant ce temps, la bande des goonies progresse dans le tunnel menant au trésor de Willy le Borgne, surmontant toutes les épreuves et les pièges qui les attendent. Cette chasse au trésor va les embarquer dans une succession de péripéties avec son lot d’aventure, d’humour, de suspense, d’action et de rebondissements, avec le trio Fratelli à leurs trousses…
Il serait très réducteur de dire que Les goonies est une sorte d’« Indiana Jones en plus soft, pour les enfants ». Les goonies est avant tout un excellent film, et s’il a marqué toute une génération, ce n’est pas pour rien ! Certes, le public visé est plus familial, mais ce n’est pas un film destiné uniquement pour les enfants !
Les goonies n’est pas un film mièvre où l’on prend les enfants pour des cons et où tout doit être aseptisé, voir censuré (comme dans Splash). Avec les années, le statut de « film familial » ou « film pour enfants » a pris une connotation péjorative, ce qui n’était pas le cas dans les années 80.
Il y a même certaines scènes qui en surprendront plus d’un, et qui seraient inimaginables de nos jours (Choco bloqué dans la chambre froide avec un cadavre, le recollage de la statue, certaines répliques « épicées » de Bagou,…). Regardez l’extrait vidéo vf en fin de chronique, vous verrez, je n’invente rien.
Parmi les films de « l’ère Amblin » avec Spielberg comme producteur, c’est probablement Les goonies qui porte le plus sa patte. Un film centré sur des enfants de la classe moyenne, ayant une vie sans histoire dans une petite ville en banlieue, quand un événement inattendu survient et leur fait vivre une histoire incroyable, le tout avec une pointe horrifique… Ce sont des thèmes que tonton Steven a souvent employés dans sa carrière (surtout à ses débuts).
Il faut savoir que si c’est Chris Colombus qui a écrit le scénario, l’histoire était de Steven Spielberg. Spielberg estimait ne pas avoir les compétences pour écrire le scénario et, en plus, il n’en avait pas le temps, puisqu’il était déjà bien occupé avec la production de Les goonies et Retour vers le futur et son propre film, La couleur pourpre, tous sortis en 1985.
Le film est réalisé par Richard Donner, auteur du premier Superman ou de la saga L’arme fatale. Autant dire qu’il connait son métier et fait montre de son savoir-faire. La mise en scène est dynamique, surprenante et variée, on ne s’ennuie pas une seconde, avec de multiples péripéties et pièges.
Il arrive à très bien retranscrire l’ambiance d’un film d’aventure que ce soit pour les scènes d’extérieurs ou les décors obscurs, caverneux ou aquatiques. Le film contient aussi de nombreux clins d’œil dont je vous laisse la surprise.
La réalisation devient même majestueuse pour le clou du film, le bateau pirate. Pour l’anecdote, les enfants ne furent pas autorisés à voir le navire de Willy le Borgne avant de tourner la scène, afin de capter leur réaction et effet de surprise en le découvrant.
Du moins en partie, car certains jurèrent, et ils durent retourner la scène. Pour la musique, c’est l’injustement méconnu Dave Grusin qui s’en est chargé avec brio, collant parfaitement au film.
Bien qu’étant un film d’aventure, les personnages sont attachants et il ne faut pas oublier l’humour, qui est très présent. Si pour les personnages, les plus drôles sont les frères Fratelli, les punchlines de Mama ou Data et ses gadgets majoritairement foireux, la palme reviennent à Bagou et Choco.
Bagou est le showman du groupe, à la langue bien pendue. Il n’y a qu’à voir comment il terrorise la femme de ménage en faisant une fausse traduction en espagnol, quand il propose à Choco des photos de sa mère à poil ou son numéro au restaurant face à Mama Fratelli.
Quant à Choco le gourmand (d’où son surnom), c’est un gaffeur né, très maladroit.
De plus, c’est le roi des bobards, comme quand il prétend que Michael Jackson est venu chez lui pour pisser. Le plus drôle, c’est lorsqu’il raconte « toute son histoire » aux Fratelli, énumérant toutes ses pires farces, dont celle du faux vomi, qui sont très drôles.
Au niveau du casting, rien à redire, ils sont tous bons, même si tous n’ont pas eu une grande carrière par la suite. Seuls Josh Brolin, Sean Astin et, dans une moindre mesure, Corey Feldman, ont eut une carrière, les autres « enfants » s’étant tournés vers d’autres horizons.
Quant aux adultes, si Robert Davi et Joe Pantoliano ont accumulé les seconds rôles au cinéma et la télévision, Anne Ramsey (épatante, dans le rôle de la terrible Mama Fratelli) et John Matuszak (5h de maquillage par jour pour pouvoir incarner Sinok) auront moins de chance, étant tous 2 décédés en 1988 et 1989.
Au niveau des défauts, on pourrait signaler certains effets spéciaux, qui ont naturellement vieilli. Les frères Fratelli (Jake et Francis) sont un peu trop neuneu (film familial). Enfin, si vous n’aimez pas les années 80, le film baigne dedans, donc à vous de savoir si vous aimez cette période ou pas.
En définitive, Les goonies est un excellent film d’aventure et le film culte de toute une génération ! Un film familial qui ne prend pas les enfants pour des idiots, une chasse au trésor sans temps morts, avec des personnages attachants, du suspense de l’action, des rebondissements et pas mal d’humour. Certes, le film est ancré dans les années 80 et certains effets spéciaux sont datés, mais ma filleule a été très contente de le découvrir, et moi de le revoir !
Hidalgo
Extraits vidéo :
Les goonies
Sortie: 1985
Durée: 110 minutes
Genre: Aventure
Pays: USA
Réalisation: Richard Donner
Production: Steven Spielberg, Kathleen Kennedy, Frank Marshall (Amblin Entertainment)
Distribution: Warner Bros. (Etats-Unis), Splendor Films (France)
Scénario: Chris Columbus, d’après une histoire de Steven Spielberg
Musique: Dave Grusin
Acteurs principaux: Sean Astin (Mikey Walsh), Josh Brolin (Brand Walsh), Corey Feldman (Bagou), Kerri Green (Andrea « Andy »), Ke Huy Quan (Data), Jeff Cohen (Choco), Martha Plimpton (Steph), John Matuszak (Sinok)
Budget: 19’000’000 $
Recettes : 127’171’637 $