Porco rosso (1992) * * * * *

Ahhhhh, Hayao Miyazaki ! Un dieu de l’animation, celui que l’on surnomme le « Walt Disney nippon ». Je suis d’accord au niveau de la popularité, mais pas du tout par rapport au style !!! Miyazaki, ce sont des films tout autant accessibles aux enfants qu’aux adultes.

 

Miyazaki sensei

Ce sont très souvent des films humanistes, écologistes, drôles et émouvants, avec des femmes fortes, des « méchants » ambigus, dénonçant la violence et la bêtise humaine.

 

Miyazaki puise également dans son imagination. Que ce soit pour les histoires de ses films,  des personnages atypiques ou la création de machines improbables (principalement des engins volants), ils  témoignent d’une imagination débordante qui, en prime, permettent à ses œuvres d’avoir plusieurs niveaux de lecture.

 

Donc non, on ne peut pas assimiler Hayao Miyazaki à Walt Disney ! Leurs œuvres sont trop différentes et Miyazaki lui-même n’apprécie que peu les œuvres de Disney.

 

Pour en revenir à Porco rosso, c’est le premier film d’Hayao Miyazaki (et des studios Ghibli) que j’ai vu. Ce fut un des premiers films d’anime sorti en Europe et en français, coïncidant avec l’émergence des mangas et de l’animation japonaise hors Club Dorothée. Et je ne fus pas déçu, loin de là !

 

En 1929, en Italie, durant l’entre-deux-guerres, vit sur une île désertique de l’Adriatique un certain Marco Pagoto.

 

C’est un chasseur de primes qui pourchasse les pirates de l’air. Mais, à la suite d’une malédiction le faisant ressembler à un cochon et à son hydravion rouge, tout le monde le surnomme Porco Rosso (le porc rouge en français).

 

Gina, la charmante et très belle patronne de l’Adriano…

qui arrive toujours à calmer les pirates…

C’est un as de l’aviation, connaissant les ruses des pirates, réussissant à chaque fois ses contrats avec son avion rouge flamboyant. En dehors de ses contrats, il se rend presque chaque soir à l’hôtel Adriano tenu par la ravissante Gina, qui chante à l’occasion. C’est un endroit fréquenté principalement par des pilotes d’hydravions, qu’ils soient pirates, mercenaires ou chasseurs de primes.

 

Marco, avant sa « transformation » en cochon…

Gina est une amie de longue date de Marco/Porco (bien avant sa transformation en cochon). Veuve d’un aviateur ami de Marco mort pendant la guerre, Gina aime secrètement Porco et a fait le pari que si un jour, Marco vient la voir dans son jardin, elle lui avouera ses sentiments.

.

Les pirates de l’air en ayant assez de toujours se faire battre par Porco Rosso. Ils créent une coalition pour recruter Donald Curtis, un as de l’aviation américain.

 

Il est engagé pour abattre Marco en vol. L’avion de Porco ayant besoin d’une révision, il part pour Milan, mais est intercepté par Curtis en vol.Il profite des ennuis techniques de Porco et l’abat. Il récupère une pièce de l’avion comme preuve, sans remarquer que Porco était caché avec l’épave de son avion sous des buissons à quelques dizaines de mètres.

 

 

Recherché par le régime fasciste, Marco se rend en catimini chez Paolo Piccolo, un ami de longue date, pour réparer l’avion. Lorsqu’il apprend que Fio, la petite fille de Paolo va redessiner les plans, il est prêt à renoncer, sous prétexte que c’est une femme et qu’elle est trop jeune (17 ans). Elle le convainc de rester et le lendemain, en regardant les plans de réparation que Fio a réalisé durant la nuit, il se ravise, admet qu’il s’est trompé et qu’elle fera du très bon travail. Mais la réparation sera très coûteuse et les économies de Porco ne sont pas suffisantes pour couvrir les frais.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n’en dirais pas plus concernant l’histoire, sachant que je n’ai dévoilé que les très grandes lignes du tiers du film. Le mieux est de le regarder en vous laissant le loisir d’apprécier.

 

Avec Porco Rosso, on retrouve la magie du studio Ghibli et la touche d’Hayao Miyazaki. Porco Rosso n’a rien perdu de son charme, il est beau, drôle et émouvant. Et même si c’est un film tout public, Miyazaki ose aborder des sujets sensibles. Le film se passant en 1929, il y la montée du régime fasciste et une récession économique qui frappe l’Italie.

 

Que ce soit pour les

plans ou le travail à l’atelier, ce sont des

femmes qui réparent l’avion de Marco…

 

 

 

 

 

 

 

 

Une récession qui fera que ce seront des femmes qui répareront l’avion, les hommes étant partis chercher du travail ailleurs. Et le régime fasciste voudrait récupérer Marco comme pilote de guerre, chose que Marco refuse, ayant perdu tous ses amis pilotes au combat. Et lorsqu’il accepte un contrat de chasseur de prime, Marco vise toujours les moteurs des avions, refusant de tuer.

 

De plus, comme dans tous les Miyazaki, les femmes sont fortes. La pétillante et dynamique Fio, n’aura pas peur de tenir tête aux pirates et à Curtis, ni à remettre Marco à sa place (avant de se raviser) au début quand il doute de son talent sous prétexte que c’est une femme jeune (rappelons que le film se passe en 1929, et ce genre de pensées « machistes » étaient la norme à l’époque).

 

Ce qui va arriver dans quelques secondes est hilarant…

Tous les personnages sont attachants et haut en couleur. Marco a beau être bourru et un poil macho, c’est un as qui a un cœur gros comme ça et Fio et Gina sont des battantes. Quand aux pirates et Curtis, ils ne sont pas si méchants que ça, ils sont surtout très drôles (comme lors de la fameuse « séance photo »).

 

Enfin, cela n’arrive pas souvent, mais dans Porco Rosso, il n’y a aucun message écologique ni créatures fantastiques (si l’on omet Marco). Par contre, Miyazaki a mis en avant sa passion pour l’aviation, à une époque ou les hydravions étaient à leur apogée. Il ressort de ce film un coté romantique emprunt de nostalgie par rapport à cette époque révolue.

 

Je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de la réalisation. Il suffit de regarder les images, avec le studio Ghibli et Miyazaki, la réalisation ne pouvait qu’être excellente. C’est beau, avec des plans riches, très bien animé, les scènes d’action, notamment en avion sont superbement retranscrites, et que dire de la magnifique reconstitution de l’Italie bordée par la mer Adriatique ? C’est superbe.

 

Tout cela est magnifié par la musique de Joe Hisaishi (qui a réalisé pratiquement toutes les B.O. des films de Miyazaki) qui est excellente, que cela soit une musique épique, émouvante, voire même de la musique de foire. C’est toujours en accord avec la scène, j’ai adoré !

 

Enfin, pour le doublage, j’ai vu la vf. Elle est de très bonne qualité. La voix de Jean Reno colle parfaitement à Marco/Porco, les autres acteurs ne déméritant pas. Petite particularité, c’est Jean-Luc Reichmann qui double Daniel Curtis. Oui, le présentateur des 12 coups de midi sur TF1 ! Il est également acteur et a longtemps officié en voix-off avant d’être présentateur, mais il faut bien écouter pour reconnaître sa voix.

 

Avec Kiki la petite sorcière et Ponyo sur la falaise, Porco Rosso est considéré comme un film mineur d’Hayao Miyazaki. C’est dire la qualité et le niveau de l’auteur !

 

Peut-être es-ce du à une histoire plus simple qu’à l’accoutumée, avec moins de thèmes forts ? Ou parce que Miyazaki a fait encore mieux ? Oui, Miyazaki a fait mieux, mais Porco Rosso n’en reste pas moins excellent.

 

En bref, si vous n’avez jamais vu de film d’Hayao Miyazaki, Porco rosso est une parfaite entrée en la matière. Très bien réalisé, avec une excellente bande-son, une bonne vf et une belle histoire peuplée de personnages attachants, je vous le conseille vivement, un excellent film pour les adultes et les enfants n’ayant rien à voir avec l’univers de Disney !

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande-annonce vf

Extrait: Marco parle de la guerre vf (voix originale, mais images différentes)

Filmographie d’Hayao Miyazaki sous la magnifique musique de Joe Hisaishi (1979 – 2013, prochain film prévu en 2020)

 

Porco rosso

 

Sortie:                        1992

Durée:                        93 minutes

Genre:                        anime / aventure

 

Pays:                          Japon

 

Réalisation :               Hayao Miyazaki

Production :                Toshio Suzuki

Distribution :               Studio Ghibli (Japon), Buena Vista (Disney) (international)

Scénario :                    Hayao Miyazaki

Musique :                    Joe Hisaishi

 

Acteurs principaux:     Jean Reno (Marco Pagoto/Porco Rosso), Fio (Adèle Carasso), Donald Curtis (Jean-Luc Reichmann), Gina (Sophie Deschaumes), Paolo Piccolo (Gérard Hernandez)

 

Budget :                        9’200’000 $

Recettes mondiales:   59’000’000 $

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.