Le cercle des poètes disparus (1989) * * * * * *

Il y a des films dont le message ou les valeurs véhiculées peuvent avoir un impact sur nos vies ou notre manière d’être. Pour moi, Rocky est l’un de ses films. J’explique dans ma chronique en quoi il représente plus qu’un simple film pour moi. Le cercle des poètes disparus en fait également partie, puisque son « message » ne faisait que conforter ma personnalité et mes choix lorsque je l’ai découvert.

L’école respire la joie de vivre…

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En 1959, c’est la rentrée des classes dans la prestigieuse académie de Welton, dans l’Etat du Vermont, aux Etats-Unis. C’est une école exclusivement pour hommes qui forme l’élite et dont les 4 devises sont « Tradition ! Honneur ! Discipline ! Excellence! ». Bref, une académie très stricte et austère, digne des pensionnats anglais.

 

Todd Anderson (Ethan Hawke), garçon très timide et mal dans sa peau, y est envoyé. Il partage sa chambre avec Neil Perry (Robert Sean Leonard). Ce dernier propose de former un groupe d’études avec ses amis. Hormis Neil et Todd, il y aura Knox (Josh Charles), Charlie (Gale Hansen), Cameron (Dylan Kussman), Meets (Allelon Ruggiero) et Pitts (James Waterston).

 

 

Cette année présente également un nouveau professeur de lettres, John Keating (Robin Williams). Ancien élève de l’école, il remplace son prédécesseur, parti à la retraite. Dès le premier jour, tous sont surpris par ses cours, aux méthodes peu orthodoxes.

 

Dans un de ses premiers cours, après avoir lu une introduction d’un livre expliquant comment évaluer la poésie, il dit que c’est de l’excrément et demande à tous les élèves de déchirer la page.

 

Dès lors, à travers certains cours, comme lorsqu’ils doivent monter sur une table pour voir le monde d’une nouvelle manière, Keating encourage ses élèves à refuser le conformisme, à affirmer leurs personnalités et de profiter du jour présent. Le fameux « Carpe diem ».

 

Grâce à la poésie, Keating veut éveiller

ses élèves à profiter de la vie,

refuser le conformisme et s’affirmer…

 

Neil retrouve l’annuaire de la promotion de Keating. Ils découvrent qu’il faisait partie du cercle des poètes disparus. Lui demandant en quoi consistait ce fameux cercle, Keating leur demande de garder le secret.

 

Ils se réunissaient avec ses amis dans une grotte la nuit pour réciter des poèmes connus ou de leur invention pour « sucer la moëlle de la vie », et de la vivre pleinement.

 

Dans la grotte, hormis de la poésie, ils s’affirment, jouent de la musique, parlent de leurs rêves, etc…

Suite à cela, ils retrouvent la grotte en question et les 7 décident de réactiver le cercle. Todd, dans un premier temps, ne lira pas, pensant que ses poèmes n’ont aucun intérêt. Au cours de l’année, grâce aux cours de Keating et au cercle, ils vont évoluer et vivre leur vie selon leur envie et en profitant du jour présent.

 

Neil décide de faire du théâtre, Todd sort enfin de sa coquille (magnifique scène !), Charlie devient « l’âme rebelle » du groupe et Knox, transi d’amour, se lance.

 

Mais, dans un milieu aussi austère et intransigeant, où il est inconcevable de remettre en cause l’enseignement et dont les parents ont déjà décidé de la future carrière de leurs enfants, inutile de dire que la liberté de choix et de pensée n’est même pas tolérée…

 

Certains élèves, inspirés

par les cours de Keating,

laissent parler leur émotions

et leurs envies…

 

Le cercle des poètes disparus n’est pas un bon film, c’est un très grand film qui n’a pas pris une ride et dont le message est toujours aussi fort, plus de 30 ans après sa sortie ! A la vue du pitch, certains pourraient penser qu’on a affaire à un film froid et austère, voire carrément « très chiant », saupoudré d’un peu de poésie.

 

Si c’était le cas, pourquoi le film a rapporté 14 fois son budget et est reparti avec 4 golden globes, l’oscar du meilleur scénario original et nominé dans 3 autres catégories, dont celui du meilleur film ?

 

Le film est certes bien réalisé, mais je ne comprenais pas pourquoi Peter Weir avait été nominé pour l’oscar du meilleur réalisateur. En le revoyant, le film est effectivement plutôt académique, mais la réalisation est tellement fluide que l’on ne le remarque pas forcément certains plans très travaillés.

 

Je pense à ce travelling au début du film, la caméra qui tourne autour d’une cage d’escalier ou des scènes de nuit, dans la forêt. C’est fait sans esbroufe, mais pour peu que l’on s’y attarde, il y a effectivement ce petit « truc en plus », genre un petit travelling qui l’air de rien, améliore la scène. Et rien à redire sur la musique de Maurice Jarre, qui colle parfaitement au film.

 

On n’y prête pas forcément attention,

mais la mise en scène et les plans du

film sont très travaillés…

 

Excellent Robin Williams, comme tous les autres acteurs!

Ensuite au niveau des acteurs. Des petits rôles aux têtes d’affiche, ils tous sont excellents ! TOUS ! C’est rare d’avoir un si bon casting, d’autant plus qu’hormis Robin Williams et Norman Lloyd, tous les acteurs étaient inconnus à l’époque !

 

Robin Williams est hallucinant dans le rôle du professeur Keating ! Tour à tour un peu fou, empathique, fantasque, drôle ou émouvant, il a démontré (à l’époque) qu’il était bien plus qu’un simple acteur comique et sa nomination à l’oscar du meilleur acteur était amplement méritée !

 

La scène ou Todd « s’éveille » est l’une des meilleures du film…

C’est aussi dans ce film qu’à été révélé Ethan Hawke, très touchant en Todd Anderson, et qui a eu par la suite la brillante carrière qu’on lui connait. Quant aux autres acteurs principaux, si Robert Sean Leonard (Neil) ou Josh Charles (Knox) ont une longue carrière, principalement à la télévision, les autres ont été bien plus discrets. Un peu étonnant, vu le succès du film et leur prestation.

 

Enfin, l’histoire est vraiment prenante, avec de très bons dialogues, des personnages attachants et elle véhicule un message très fort. A travers les cours de Keating et le cercle, ils vont suivre la devise « Carpe diem », soit « profite du jour présent » et être anticonformistes. Ils vont décider (du moins, en partie) de réaliser leurs rêves, avoir leur liberté de penser, refuser l’ordre établi ou qu’on leur impose un choix de vie qui ne les intéressent pas.

 

La première citation du poème qu’ils lisent à chaque fois qu’ils ouvrent une séance est très lourd de sens :

 

« Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que je n’avais pas vécu ! ».

 

Là, tout est dit ! Combien de personnes, pour éviter de choquer ou d’être moquées, refusent de laisser libre-court à ce qui les passionne? Un truc du genre « J’adore tricoter, mais j’ai arrêté pour qu’on ne se moque pas de moi ! ».

 

En ce qui me concerne, je n’ai pas vu Le cercle des poètes disparus au cinéma, mais des années plus tard à la télévision. Je devais avoir le même âge que les élèves du film, soit suffisamment « âgé » pour comprendre le film. Si le film m’a parlé, c’est parce que j’étais dans le même cas.

 

Un conseil: entourez-vous d’amis compréhensifs qui ne tentent pas de vous changer

J’en ai déjà parlé notamment dans la chronique de Rock forever, mais je suis fan de metal et j’ai les cheveux longs. J’ai du entendre des centaines de fois « le metal, c’est une musique de merde ! » et de me couper les cheveux…

 

Rien à battre, je préférais largement écouter Bon Jovi ou Mötley crüe plutôt que des trucs genre Benny B ou New kids on the block. J’aime le metal et je veux avoir les cheveux longs, si ça ne te plaît pas, c’est ton problème, pas le mien !

 

Ou alors, quand sans emploi ni copine, j’ai déménagé à 150 km, loin de ma famille et ami(e)s, ne connaissant personne là-bas. Je me suis dit « Peut-être que je n’aimerais pas et retournerais où je vivais avant mais, au moins, j’aurais essayé ! (je suis resté) ».

 

Bref, ce n’est pas le film qui m’a « changé », mais son message allait dans le même sens que mes convictions. Profiter de la vie et de mes goûts ou envies, sans me soucier de l’avis des autres. C’est comme ça qu’on avance et qu’on vit, pas en restant sagement dans le troupeau sans rien entreprendre.

 

Néanmoins, si vous voulez pleinement apprécier Le cercle des poètes disparus, je conseillerais d’avoir au moins 16 ans pour le regarder. La fin, émouvante et révoltante, donne à réfléchir comme peu de productions actuelles ne pourront jamais le faire et je ne suis pas sûr qu’on la comprenne si l’on a une douzaine d’années.

 

En définitive, pour peu que vous ayez un certain âge pour « comprendre » le film, je ne peux que vivement vous conseiller de (re)voir Le cercle des poètes disparus. Très bien réalisé, avec d’excellents acteurs (quelle prestation de Robin Williams et Ethan Hawke !), une histoire prenante, de très bons dialogues et un message fort. Un chef d’œuvre qui n’a pas pris une ride et son succès aussi bien critique que populaire est amplement mérité. Un hymne à la liberté, à l’anti-conformisme et à profiter de ce que la vie nous offre. Carpe diem !

 

Hidalgo

 

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce vf

Extrait: les dangers du conformisme (vf)

 

 

Le cercle des poètes disparus

 

Sortie:               1989

Durée:               128 minutes

Genre:               Drame

 

Pays:                 USA

 

Réalisation:      Peter Weir

Production:       Steven Haft, Paul Junger Witt et Tony Thomas

Distribution:      Buena Vista Pictures (USA), Warner Bros. (France)

Scénario:          Tom Schulman

Musique:          Maurice Jarre

 

 

Acteurs principaux:     Robin Williams (John Keating), Robert Sean Leonard (Neil Perry), Ethan Hawke (Todd Anderson), Josh Charles (Knox Overstreet), Gale Hansen (Charlie Dalton), Alexandra Powers (Chris Noel), Norman Lloyd (Mr. Nolan)

 

Budget:             16’400’000 $

Recettes :         235’860’116 $

 

Récompenses (principales):

 

Oscars 1990

Meilleur scénario original

Meilleur film (nominé)

Meilleur réalisateur (nominé)

Meilleur acteur (Robin Williams) (nominé)

 

Golden Globes 1990

Meilleur film dramatique

Meilleur réalisateur

Meilleur scénario

Meilleur acteur (Robin Williams)

 

BAFTA 1990

Meilleur réalisateur

Meilleur montage

Meilleur scénario original

Meilleur acteur (Robin Williams)

 

Césars 1990

Meilleur film étranger

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