Quand on pense à des films catastrophe récents, le nom de Roland Emmerich revient assez facilement. Le bonhomme s’est fait un nom en réalisant plusieurs films du genre. Ses films sont souvent spectaculaires, avec de bons effets spéciaux.
Mais, dans les points négatifs, ses films ont des histoires (très) simplistes reposant souvent sur une idée et remplie de clichés, un coté too-much, des personnages sans âme qui survivent toujours miraculeusement à ce qui leur arrive et, pour certains, un ultra-patriotisme américain (c’est nous les meilleurs !).
Bref, si l’on n’est pas trop difficile et qu’on déconnecte son cerveau, on arrive à se divertir sur certains de ses films. Et voilà que débarque Dean Devlin, qui réalise, produit et scénarise Geostorm. Il est surtout connu pour avoir longtemps collaboré avec Roland Emmerich… et ça se sent ! Mais place au pitch du film.
Suite à plusieurs catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique, les pays les plus riches décident de construire une station spatiale qui, à l’aide de centaines de satellites, permet de réguler le climat sur la planète. Grâce à ce système, baptisé Dutch Boy, terminé la sécheresse, les tsunamis, les cyclones et autres catastrophes naturelles.
Jake Lawson (Gerard Butler), le concepteur de la station spatiale climatique, revient sur terre. Max (Jim Sturgess), son frère, vient d’être nommé pour diriger le service. Mais vu le caractère ingérable de Jake, Max le vire.
3 ans plus tard, une série d’événements anormaux surviennent. En Afghanistan, un village dans le désert a complètement gelé avec ses habitants. A Hong-Kong, une brusque montée de la température fait exploser les conduites de gaz et provoque des milliers de morts. Enfin, un ingénieur travaillant dans la station spatiale meurt de manière mystérieuse après avoir trouvé quelque chose.
Max retourne voir Jake et lui parle des disfonctionnements dans la station. Il lui propose d’y retourner pour résoudre les problèmes. Jake accepte, mais il va vite s’apercevoir que les problèmes ne sont pas des disfonctionnements.
Visiblement, quelqu’un souhaite utiliser la station comme arme, et provoquer des catastrophes partout sur la planète, voire provoquer un tempête d’envergure mondiale, une géotempête…
La première fois que j’ai vu Geostorm, j’étais à l’hôpital (rien de grave, je vous rassure) et, bien qu’à moitié dans les vapes à causes des médicaments, le peu dont je me souvenais, c’était pas terrible. En le revoyant pour la chronique, je confirme, Geostorm est un sous-Roland Emmerich. C’est un peu un mix entre 2012 et Le jour d’après, mais en moins bien sur tous les points.
Comme je l’ai dit, Dean Devlin a longtemps collaboré avec Roland Emmerich pour les scénarios et la production, et c’est très visible. Alors oui, les 2 minutes d’introduction font illusion et les scènes d’action ou de destruction sont spectaculaires (quoique finalement peu nombreuses, moins de 10 minutes en tout).
Mais pour le reste, ben… hem… comment dire… c’est un film catastrophe qui lorgne vers le catastrophique.
L’histoire est inintéressante, c’est très con et vite ennuyeux et on a rarement vu un blockbuster accumuler autant de clichés. Au bout de 10 minutes, on connait déjà la suite de l’histoire et on sait qui sont les méchants.
Les personnages n’ont aucune personnalité et les séquences « émotion », comme l’histoire d’amour entre Max et Sarah (Abbie Cornish) ou les relations fraternelles entre Jake et Max provoquent au mieux un sourire gêné (pour eux) ou un bâillement.
On n’arrive à aucun moment à s’attacher à eux et, bien sûr, ils réchappent toujours in extremis des situations les plus dangereuses. Pire, Dean Devlin à même réussi à plagier Roland Emmerich avec son fameux gimmick du chien qui survit au milieu de centaines de morts ! Ah ! Les américains sont de nouveaux les meilleurs, et eux seuls peuvent sauver la planète.
Au niveau des acteurs, Gerard Butler n’est absolument pas crédible et fait plus penser à un bûcheron qu’un ingénieur/scientifique de renom, Jim Sturgess a le charisme d’une huître et les 2 rôles féminins principaux sont transparents.
Sinon, que sont venus faire Andy Garcia et l’énorme Ed Harris dans cette galère ? De si bons acteurs dans un film aussi nul, ils avaient surement une grosse facture à payer. Ils font le service minimum, se rendent bien compte de la nullité du film et sont juste venus pour toucher leur chèque.
L’idée de base pouvait paraître intéressante. Mais hormis la connerie de l’ensemble et les clichés vus et revus, il y a également les incohérences. Pourquoi piloter les satellites depuis une station spatiale ?
Que je sache, les milliers de satellites qui gravitent autour de la planète sont tous pilotés depuis…la Terre. Ou les combinaisons spatiales, qui résistent à tout, même au milieu d’une explosion ! Mais bon, je ne vais pas commencer à énumérer tout ce qui ne va pas dans le film.
La Warner devait être consciente que Geostorm n’était pas terrible, puisque sa sortie a été repoussée de mars 2016 à octobre 2017. La raison ? Warner ne voulait « soi-disant » pas que le film entre en concurrence avec ses autres blockbusters, comme Batman vs Superman ou Jungle Book.
En définitive, je vous déconseille fortement Geostorm. C’est un sous-Roland Emmerich à tous les niveaux, avec une histoire inintéressante et rapidement ennuyeuse, bourrée de clichés et d’incohérences jusqu’à l’os, avec des personnages sans âme auxquels on ne s’attache pas.
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Vous voulez voir un excellent film catastrophe ? Regardez La tour infernale (chroniqué sur le site). Vous voulez voir un film catastrophe du même style, mais en mieux ? Préférez 2012 ou Le jour d’après. Vous voulez voir un navet (et pas un nanar) ? C’est Geostorm.
Hidalgo
Extraits vidéo :
Geostorm
Sortie: 2017
Durée: 109 minutes
Genre: action, drame, film catastrophe
Pays: USA
Réalisation: Dean Devlin
Production: Jerry Bruckheimer, Dean Devlin, David Ellison
Distribution: Warner Bros.
Scénario: Dean Devlin, Paul Guyot
Musique: Lorne Balfe
Acteurs principaux: Gerard Butler (Jake Lawson), Jim Sturgess (Max Lawson), Abbie Cornish (agente Sarah Wilson), Alexandra Maria Lara (Ute Fassbinder), Andy Garcia (président Andrew Palma), Ed Harris (secrétaire d’état Leonard Dekkom)
Budget: 120’000’000 $
Recettes: 221’600’160 $