Mon curé chez les nudistes (1982) *

Il y a environ 2 ans, Mon curé chez les nudistes est passé sur le câble. Vu sa réputation (désastreuse), je l’ai enregistré. Et voilà que ma tv-box me signale que le film va bientôt être effacé. Il était temps de le regarder, pour savoir si sa sinistre réputation était méritée, si on avait affaire à un nanar ou à un navet et enfin pour en faire une chronique.

 

Georges Descrières en surjeu permanent. Quel gâchis, il était pourtant convainquant en Arsène Lupin…

Dans un village perdu au fin fond de la France profonde, le Père Daniel (Paul Préboist) fait salle comble à chacune de ses messes. Intrigué, l’Evêque (Georges Descrières) charge le Père Truffard (Henri Génès) de connaître la raison de son succès.

 

Truffard se rend au village ou officie Daniel et, en entrant dans l’église, il découvre le Père Daniel qui fait des sermons comiques, le clou du spectacle étant de mimer les animaux de l’Arche de Noé à force de grimaces. Cela fait hurler les fidèles qui assistent à l’office. Pas le spectateur, mais passons.

 

Paul Préboist en pleine messe en train

d’imiter les animaux de l’Arche de Noé.

C’est sensé être drôle. Loupé…

 

Truffard fait son rapport à l’Evêque, qui convoque le Père Daniel. L’Evêque charge Daniel d’aller au Veau d’Or afin d’évangéliser tout le camp, lieu des pires débauches selon lui. Détail : le Veau d’Or est un camp de nudistes…

 

Le Père Daniel part donc en direction du camp en compagnie d’une oie (!!!) qu’il appelle Georgette, avec comme mission de réussir à faire une messe au Veau d’Or.

 

Gag!

Se faisant passer pour un aspirant naturiste, il est chaleureusement accueilli par Léon (Philippe Nicaud), qui gère le club.

 

Comme il n’ose pas se mettre nu, on l’autorise à porter une salopette rose où est inscrit « En rodage ». Il devient vite la coqueluche du camp, notamment auprès de la journaliste Gladys (Katia Tchenko), la barmaid Miquette (Sophie Boudet), le coiffeur-gay Oscar (Marc de Jonge) et Max Elisée dans le rôle Banania (!!!), seul homme de couleur du camp et spécialiste des cocktails douteux…

 

Daniel devient vite la

coqueluche du camp, surtout

auprès de Gladys, Miquette,

Oscar et …Banania (!!!)

 

A partir de là, plusieurs péripéties vont survenir, que je vous laisse le déplaisir de découvrir si vous osez regarder ce film. Car si le titre est drôle, le film est une catastrophe !

 

Une mise en scène qui pue l’amateurisme…

J’espérais que ce film serait un bon nanar, mais même pas ! Là, on atteint le degré zéro de la comédie franchouillarde, du niveau d’un Max Pécas des grands jours ! Niveau réalisation, cela pue l’amateurisme et l’incompétence.

 

C’est filmé avec les pieds, avec une « mise en scène » et un étalonnage aux abonnés absents, c’est laid et l’absence de rythme est flagrante. D’ailleurs, Robert Thomas, le « réalisateur » du bouzin, eut besoin d’un assistant, c’est dire sa maîtrise du sujet. Les photos de cette chronique parlent d’elles-mêmes, on a vu des téléfilms fauchés de la même époque bien mieux réalisés.

 

Pourtant, Robert Thomas était loin d’être un inconnu. S’il a un certain talent comme scénariste (surtout des polars) pour la télévision et comme auteur de théâtre, pour la réalisation et la comédie, il est en-dessous de tout ! Le scénario est juste un prétexte pour permettre de placer des gags, mais rien ne fonctionne.

 

Il espère faire rire en faisant n’importe quoi n’importe comment, mais tous les gags tombent douloureusement à plat et ne sont pas drôles. Ca en devient même indigeste et fatiguant.

 

Les gags ne feraient même pas rire un enfant de 5 ans, comme Daniel avec son oie, Daniel qui fait des châteaux de sable ou s’adresse au ciel par l’intermédiaire d’un… paquet de lessive St-Marc !

 

Le film réussit l’exploit

que tous ses gags tombent

douloureusement à plat

et aucun n’est drôle!

 

Banania se déguise « en nègre » et ils sont morts de rire! Un gag raciste et consternant!

Et que dire des blagues racistes sur Banania ou Oscar en grande fofolle (genre Michel Serrault dans La cage aux folles, mais en pire) ? Des gags déjà plus que limite en 1982 (et qui ne passerait absolument pas aujourd’hui).

 

Mais outre sa réalisation merdique et des gags absolument pas drôles, que dire des acteurs ? C’est un concours à celui qui cabotinera le plus, et ce même pour des acteurs réputés, comme Georges Descrières ou Jean-Marc Thibault. La palme revient ex-aequo à Sophie Boudet et Françoise Engel, qui incarnent la barmaid et une comtesse, toutes 2 désastreuses.

 

Paul Préboist à du apprécier le câlin de Katia Tchenko…

Bon, soyons indulgent, Paul Préboist fait du Paul Préboist. Il n’a pas besoin de se forcer, vu sa nature comique. Mais c’est surtout Katia Tchenko, qui amène un certain peps à l’ensemble et qui n’hésite pas à exhiber sa jolie poitrine dans de nombreuses scènes.

 

Car s’il y a un point sur lequel le film tient ses promesses, c’est sur le quota de nudité. Pour ceux qui veulent voir des fesses et des seins, ne vont en faites pas, pléthore de scènes en contiennent. Par contre, aucune nudité intégrale !

 

Niveau fesses et poitrines,

pas de soucis, le film remplit

son contrat! Mais aucune

nudité intégrale!

 

Ca valait la peine de mettre un panneau…

Filmé de manière à ne pas voir leurs parties intimes, avec un objet cachant leur sexe ou carrément couverts, il n’y a que quelques plans où l’on voit furtivement quelque chose, comme quand Katia Tchenko s’accroupit.

 

Ne clignez pas des yeux pendant que Katia Tchenko s’accroupit si désirer voir cela!

C’est quand même un comble pour un film qui traite de nudistes ! Le film réussit le pari d’être has-been et désuet à sa sortie en 1982, les nudistes ne choquant déjà plus grand monde à l’époque !

 

Ce qui est assez incroyable, c’est que Mon curé chez les nudistes à fait 1’173’770 entrées en France en 1982 ! J’ai une théorie. Cela permettait à certains de voir un film avec des fesses et des seins à foison, tout en se donnant bonne conscience et en prétextant que c’était une comédie. Raté, c’est un navet !

 

Le moustachu à gauche est sensé être… Chinois! On y croit à fond!

Suite à son succès, on tournera une fausse suite l’année suivante, Mon curé chez les Thaïlandaises. Je n’ai même pas pu le terminer, tant c’était mauvais, raciste (les accents sont honteux (pire que dans Banzaï) et le film donne une image déplorable de la Thaïlande) et ou la moitié de figurants ne sont pas asiatiques, mais des acteurs bien français (et ça se voit) !

 

J’ai regardé quelques commentaires sur ce film et beaucoup ont vanté la jolie poitrine de Katia Tchenko.

 

Oui, elle a une très jolie poitrine et Robert Thomas ne se gêne pas pour la montrer à de multiples reprises. Mais qu’on en arrive à ce que la poitrine de Katia Tchenko devienne un, voir le seul point positif du film, cela montre bien à quel point le film est raté.

 

Bref, vous l’aurez compris, je vous déconseille fortement Mon curé chez les nudistes (pour les plus courageux, j’ai mis le film complet dans les extraits vidéos). Filmé avec les pieds, avec un scénario aux fraises, des gags nullissimes et absolument pas drôles, voire gênants (les gags racistes ou homophobes) et le surjeu des comédiens, le film se payait en plus le luxe d’être has-been lors de sa sortie!

 

Si vous voulez voir des films avec des fesses et des seins, il y en a de bien meilleurs, inutile de s’attarder sur ce navet franchouillard. Vous vous rappelez de ma tv-box en début de chronique ? Elle m’avait demandé si je voulais sauvegarder le film, sans quoi il serait effacé. Je ne l’ai pas sauvegardé. Tout est dit…

 

Hidalgo

 

 

Extraits vidéo :

 

Mon curé chez les nudistes bande annonce

Mon curé chez les nudistes: le film complet! (oui, il est sur Youtube!!!)

 

Mon curé chez les nudistes

 

Sortie:               1982

Durée:               82 minutes

Genre:               Comédie, navet (et pas nanar)

 

Pays:                 France

 

Réalisation:      Robert Thomas

Production:       Victor Béniard

Distribution:      Les films Jacques Leitienne (oui, ça a existé !)

Scénario:          Robert Thomas

Musique:          Romuald

 

 

Acteurs principaux:      Paul Préboist (Père Daniel), Georges Descrières (l’Evêque), Katia Tchenko (Gladys), Henri Génès (Père Truffard), Philippe Nicaud (Léon), Jean-Marc Thibault (Antoine), Cathy Esposito (Jeannette)

 

Budget:             n.c.

Entrées :         1’173’770 (France)

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