Searching: portée disparue (2018) * * * * *

Les films basés sur un concept ou une idée sont très casse-gueule. Il faut que le concept soit fort et suffisamment solide sur toute la durée du métrage. Certains s’en tirent avec les honneurs et sont même excellents, comme Buried (2010), The cube (1997) ou La Plateforme (2019), que je vous recommande.

 

D’autres échouent lamentablement, comme (les) Paranormal activity et Apollo 18. Des films qui sont du pur foutage de gueule où, sur 1h30, hormis 2-3 minutes de « tension », il ne se passe absolument rien, si ce n’est un ennui profond (pour rester poli).

 

Rassurez-vous, pour Searching : portée disparue sorti en 2018, on est dans la première catégorie. Le film est très ingénieux à travers un concept très original. Tout le film se passe exclusivement sur des écrans d’ordinateurs ! Et le résultat est tout bonnement excellent, avec un gros travail pour la version française, qui a elle seule vaut le détour !

 

Le prologue du film commence sur l’écran de démarrage de Windows XP. Là, on suit à travers des petites vidéos où photos l’histoire de la famille Kim, avec David (John Cho), Pamela (Sara Sohn) et leur fille Margot (Michelle La, ado). On suit leur évolution durant des années, jusqu’à ce que Pamela soit atteinte d’un cancer. Après une première guérison, le cancer revient et sera cette fois fatal.

 

L’émouvant prologue, qui

rappelle le film Là-Haut,

nous permet de nous

attacher aux personnages

 

L’histoire commence 2 ans après la mort de Pamela, et David et Margot doivent surmonter le deuil. Mais entre eux, même si les rapports ne sont pas houleux, la communication est difficile. Même si David essaie plus ou moins, Margot s’en tient au strict nécessaire.

 

Margot travaille avec un groupe d’études toute la nuit chez une amie. Pendant la nuit, il reçoit 3 appels sur son ordinateur, mais David dormait. Le lendemain, Margot n’est pas rentrée et son portable est à la maison. Après avoir contacté une camarade du groupe d’études qui lui dit qu’elle est partie vers 21h, David appelle la police pour signaler sa disparition.

 

La détective Rosemary Vick (Debra Messing) est chargée de l’enquête, mais elle n’a pas le moindre indice. Quant à David, il va mener ses propres recherches sur son ordinateur, puis sur l’ordinateur portable de sa fille.

 

Après avoir récupéré les mots de passe, il va avoir accès aux vidéos, photos et réseaux de Margot pour tâcher de la retrouver. Il va se rendre compte qu’il connait moins sa fille que de nombreux amis virtuels qu’elle n’a jamais rencontrés et que Margot lui a caché pas mal de choses…

 

Comme je l’ai dit, la grosse originalité de Searching : portée disparue, c’est que tout le film se déroule sur un écran d’ordinateur. Oui, d’autres films, comme Unfriended, Cam ou le pitoyable Connectés ont utilisé le même principe. Mais aucun de ces films n’est aussi brillant, astucieux et innovant que Searching : portée disparue. C’est simple, à travers son scénario, son concept, le suspense, les acteurs ou les surprises que le film réserve, j’ai été scotché du début à la fin !

 

David recueille petit à petit des indices sur les amis de Margot…

Pour peu que l’on soit familier avec un ordinateur ou les réseaux sociaux, ce film est une sorte de reflet désabusé sur l’emploi des nouvelles technologies de l’information. Car si David arrive à récupérer des indices sur sa fille grâce à internet, le film en profite pour dénoncer les dérives actuelles de notre rapport aux autres, par écrans interposés. En gros, le pire d’internet côtoie le meilleur.

 

Comme on utilise dans le film Google, Facebook, YouTube, Twitter, Instagram, Facetime, GPS, Tumblr et la vidéosurveillance, il fallait que le résultat soi crédible pour que l’histoire et le scénario fonctionnent.

 

Le film a été écrit et réalisé par Aneesh Chaganty, qui avait auparavant travaillé chez Google. Autant dire qu’il connait internet et les réseaux sociaux ! On n’a jamais l’impression désagréable qu’il ne connait rien de cet univers (si vous voulez un contre-exemple, regardez Harcèlement et comment le film dépeint internet, c’est très drôle).

 

John Cho est juste excellent! Mais Michelle La, qui interprète Margot, est loin de démériter!

Comme je l’ai dit, le film est brillamment construit. Sur la base d’un scénario simple, les moyens qu’utilise David pour « retrouver » Margot sont astucieux, et petit à petit, on découvre certaines choses que je n’avais pas vu venir. Il y a plusieurs rebondissements, et le concept du film ne le rend jamais ennuyeux.

 

Au niveau des acteurs, John Cho, découvert dans la saga American Pie, s’en sort comme un chef ! Habitué des seconds rôles ou des séries, il est excellent dans ce rôle à contre-emploi. Il arrive à faire passer une large palette d’émotions et on ne peut qu’être en empathie avec lui.

 

Un mot sur la version française, qui est du jamais vu ! A l’écran, absolument tous les textes, messages, fenêtres et chats sont traduits en français ! Oui, vous avez bien lu ! Il semblerait qu’on avait mis au point un système pour pouvoir facilement traduire les textes et c’est à saluer. Le fait que tout soit en français nous implique encore plus dans le film. Par contre, il impose de regarder le film en vf (qui est de qualité), si l’on le regarde en vo, tous les messages apparaissent en anglais.

 

Oui, tous les textes ont été traduits en

français!!! Un gros travail, qui nous

implique encore plus dans le récit

 

Il y a de fortes chances que dans 10 ans, le film prenne un gros coup de vieux, Windows 10 et les réseaux sociaux nous paraîtront aussi archaïques que Windows XP…

A travers son concept, le film risque de mal vieillir. Lorsque le film débute avec Windows XP, il a un aspect « vieux », voir moche. Comment seront perçu Windows 10 et Mac OS dans 10 ans ? Le film sera probablement dépassé et plus du tout à jour. C’est pourquoi je conseillerais de le regarder maintenant et non dans plusieurs années. Sinon, pour chipoter, l’intrigue est très bien construite, sauf la manière un peu tirée par les cheveux dont David trouve l’identité de fish’n chips.

 

Présenté au festival de Sundance 2018, Searching : portée disparue est reparti avec 2 prix. Le prix du public et le prix Alfred P. Sloan. Il a eu une jolie carrière en salles, avec des recettes de 75 millions de dollars. Un très bon score, pour un film indépendant avec un budget de 880’000 $ !

 

Pas de panique, on retrouve sa voiture…

A moins d’être allergique aux films originaux avec un concept fort, je vous conseille vivement Searching : portée disparue. Se passant uniquement sur un écran d’ordinateur, le film est habilement construit, avec un scénario astucieux sur ce père qui recherche sa fille à travers internet et les réseaux sociaux. Un film avec beaucoup de suspense, des rebondissements et un excellent John Cho qui nous tiennent en haleine jusqu’à la fin ! Et chapeau pour les textes du film, qui sont tous intégralement en français !

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce vf

Extrait: prologue (vo)

 

Searching : portée disparue

 

Sortie :              2018

Durée :              102 minutes

Genre :              Thriller

 

Pays :                USA

 

Réalisation :       Aneesh Chaganty

Production :       Timur Bekmambetov, Sev Ohanian, Nathalie Qasabian et Adam Sidman

Distribution :       Screen Gems, Sony Pictures

Scénario :           Aneesh Chaganty et Sev Ohanian

Musique :            Torin Borrowdale

 

Acteurs principaux:     John Cho (David Kim), Debra Messing (Rosemarie Vick), Joseph Lee (Peter Kim), Michelle La (Margot Kim), Dominic Hoffman (Michael Porter), Sara Sohn (Pamela Kim)

 

Budget :                   880’000 $

Recettes :           75’462’037 $

 

Récompenses :

 

Festival de Sundance 2018

Prix du public

Prix Alfred P. Sloan (film mettant l’accent sur la science ou la technologie)

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