Lawrence Kasdan est un producteur, scénariste, acteur et réalisateur américain. Découvert par Georges Lucas, il a co-signé les scénarii de l’Empire contre-attaque et les Aventuriers de l’arche perdue. En 1985, il scénarise, réalise et produit Silverado (déjà chroniqué sur ce site), et nous livre un autre western en 1994, Wyatt Earp. Il a également réalisé Dreamcatcher en 2003 et, plus récemment, produit Star Wars : le réveil de la force (2015) et Solo (2018).
Le jeune Wyatt Earp (Kevin Costner) veut s’engager dans l’armée, mais son père (Gene Hackman) l’en dissuade. Après que ses deux frères soient rentrés de la guerre, James (David Andrews) ayant été blessé, la famille Earp décide de partir en Californie cultiver de nouvelles terres. Wyatt voudrait devenir avocat pour pouvoir travailler avec son père. Sept ans plus tard, Wyatt arbitre des combats de boxe au Wyoming.
De retour à Lamar, il étudie le droit et rencontre sa première femme, Urilla (Annabeth Gish). Après seulement une année de mariage, sa femme meurt de la fièvre typhoïde avant la naissance de leur enfant.
La mort de sa femme bouleverse son existence et il sombre dans l’alcool. Après plusieurs péripéties, il est sauvé de la pendaison par son père.
Wyatt Earp a eu une vie très agitée suite au décès de sa première femme. En Iowa, il devient chasseur de bisons. Il engage Ed (Bill Pullman) et Bart Masterson, (Tom Sizemore) deux frères écorcheurs. A Wichita au Kansas, il travaille dans le saloon de son frère James aux jeux de cartes. Il devient adjoint au marshall. Il propose à son autre frère Morgan (Linden Ashby) d’être son second.
Quelques années plus tard à Dodge City, Wyatt et ses frères font régner la loi. Ils sont secondés par les frères Masterson. Puis Wyatt quitte subitement Dodge City pour Fort Griffin où il rencontre Doc Holliday, (Denis Quaid) atteint de tuberculose et qui sera un ami fidèle.
La famille Earp se rend ensuite à Tombstone en Arizona, ville créée à côté d’une mine d’argent. Tout en faisant régner la loi, les Earp prennent des parts dans un saloon et dans une mine.
Des tensions entre les Earp et le clan des Clanton et les Maclaury ne cessent de s’amplifier et, le 25 octobre 1881, eut lieu la célèbre fusillade de O.K. Corral, du nom de l’écurie où elle eut lieu. C’est surtout à partir de cet événement et de ce qui s’ensuivit que le nom de Wyatt Earp entra dans la légende…
Malmené par la critique lors de sa sortie, le film fut un flop financier considérable, ne récupérant que 25 millions de dollars aux Etats-Unis, sur un budget de 63 millions. Bien que nommé à l’Oscar de la meilleure photo, le film fut nommé 5 fois aux Razzies Awards, d’où il repartit avec deux prix (ils avaient déjà pris l’habitude de tirer sur l’ambulance et de ne nommer que les films ayant fait un flop, sans trop savoir ce que vaut le film).
Légende de l’ouest du 19ème siècle, personnage dont les westerns ont particulièrement raffolé au cours des années, Wyatt Earp reste l’un des noms associés à celui de son ami Doc Holliday et à l’un des moments les plus iconiques de la conquête de l’Ouest.
Il servit notamment de consultant à Los Angeles pour les premiers westerns silencieux et croisa la route de Charlie Chaplin et surtout John Ford et John Wayne. Au moins neuf films basés sur la légende de Wyatt Earp ont été tournés pour le cinéma dont La poursuite infernale (1946) de John Ford, Règlement de compte à O.K. Corral (1957) de John Sturges et Tombstone (1993).
Les acteurs sont très bons, surtout Denis Quaid surprenant et habité dans le rôle de Doc Holliday. Il y a surtout un sacré casting : Kevin Costner, Gene Hackman, Isabella Rosselini, Mark Harmon, Bill Pullman, Michael Madsen, Jim Caviezel et Tea Léoni pour ne citer que les plus connus.
C’est une superbe reconstitution (costumes, décors), plus vraie que nature qui nous plonge dans l’Ouest américain. La réalisation est soignée, digne d’un western avec de supers plans, de beaux paysages et des musiques qui accentuent avec brio l’émotion du film.
Avec Wyatt Earp, Lawrence Kasdan n’a pas refait les mêmes erreurs que dans le très bon Silverado, à savoir une musique épique tout le long du film et un rythme effréné. Par contre, il a fait l’inverse, car un des gros défauts du film, c’est qu’il y a certaines longueurs, surtout durant la première heure du film, basée sur la jeunesse de Wyatt Earp et qui ne sert pas à grand chose.
Un point positif du film, c’est que Wyatt Earp n’est pas dépeint comme un héros au cœur pur, comme dans les films de John Wayne, mais le film montre aussi ses failles, notamment après la mort de sa première femme. Kevin Costner interprète très bien ce personnage légendaire et je ne crois pas qu’il ait mérité le razzie du pire acteur.
Si le film avait duré une heure de moins, ça n’aurait pas été plus mal. De plus le film a pâti du succès de Tombstone.
Sorti 6 mois auparavant, Tombstone ne relate pas toute la vie de Wyatt Earp, mais se concentre sur les événements de… Tombstone. Et, il faut l’avouer, il est un peu meilleur que Wyatt Earp (et fonctionnera au box-office).
Sans être pour autant réellement transcendante, le film a peu a peu été réhabilité par rapport au moment de sa sortie. Cette version de la vie de Wyatt Earp reste plaisante à suivre, malgré les longueurs de la première partie, avec de solides interprétations, un casting d’enfer, une belle reconstitution et des paysages à couper le souffle. Malgré quelques petites imperfections, ce film reste un western intéressant à regarder et qui retrace la vie d’une des plus grandes figures de l’Ouest américain.
Freya
Extraits vidéo :
Wyatt Earp
Sortie: 1994
Durée: 191 minutes
Genre: Western / histoire vraie
Pays: Etats-Unis
Réalisation : Lawrence Kasdan
Production : Jim Wilson, Kevin Costner et Lawrence Kasdan
Distribution : Warner Bros.
Scénario : Dan Gordon et Lawrence Kasdan
Musique : James Newton Howard
Acteurs principaux: Kevin Costner (Wyatt Earp), Dennis Quaid (Doc Holliday), David Andrews (James Earp), Linden Ashby (Morgan Earp), Joanna Going (Josie Earp)
Budget : 63’000’000 $
Recettes (USA) : 25’052’000 $
Récompenses :
Oscars 1995 (nomination)
Meilleur photographie
Razzies awards 1995
Pire acteur
Pire remake ou suite de film