Prédestination (2014) * * * *

J’ai toujours bien aimé Ethan Hawke. Un très bon acteur, mais qui n’a pas toujours eu des choix de carrière judicieux. Si il a joué dans d’excellents films, comme Le cercle des poètes disparus ou Bienvenue à Gattaca, on ne peut pas dire qu’American nightmare ou Getaway soient de franches réussites (pour rester poli).

 

C’est durant une de ces fameuses soirées où l’on ne sait pas quoi regarder que je suis tombé sur Prédestination. Un film avec Ethan Hawke avec des critiques plutôt bonnes ? Pourquoi pas ! Bref, je le regarde et… cela faisait longtemps qu’un film ne m’avait pas autant surpris !

 

Une personne essaie de désarmer une bombe dans un sous-sol, qui doit exploser dans moins de 2 minutes. Il n’a pas le temps de la déposer dans une sorte de valise et la bombe lui explose au visage. Gisant sur le sol et grièvement blessé, quelqu’un lui passe son dispositif et retourne en 1992.

 

Dans sa chambre d’hôpital, il regarde de nombreuses coupures de presses qui relatent les attentats du « plastiqueur pétillant », un tueur fou ayant commis de nombreux attentats depuis les années 60. Son pire méfait est un attentat à New York en mars 1975, où il a fait sauter tout un quartier de la ville, causant la mort de 11’000 personnes.

 

La personne blessée est un agent temporel (Ethan Hawke), qui voyage dans le temps pour résoudre des affaires. Jusqu’à présent, ni lui ni son agence n’ont réussi à arrêter le plastiqueur pétillant. A l’hôpital, on lui reconstruit le visage et ses cordes vocales mais, lorsque l’on lui retire ses bandages et se revoyant pour la première fois, il estime que même sa mère ne le reconnaitrait pas…

 

Après avoir guéri de ses

blessures, l’agent temporel se

retrouve avec un nouveau

visage et une nouvelle voix…

 

Pour sa mission suivante, l’agent se déplace en 1970 à New York où il officie comme barman. Un soir, il commence une longue discussion avec John (Sarah Snook), lui apprenant qu’il gagne sa vie en écrivant des articles dans un hebdomadaire sous le nom de plume de « La mère célibataire ».

 

Attendez-vous à être surpris(e) en écoutant l’histoire de John…

Le barman (agent temporel) a lu les chroniques de John et estime qu’il retransmet bien les émotions féminines. Il lui rétorque qu’il les connait bien. Quand le barman lui demande pourquoi, John lui rétorque qu’il ne le croirait pas. Ils parient sur une bouteille comme quoi John a l’histoire la plus incroyable qu’il n’est jamais entendue.

 

John commence à lui raconter son histoire, quand son berceau à été déposé devant un orphelinat le 13 septembre 1945 et qu’on l’a nommée Jane. Car oui, John était une femme auparavant. Et effectivement, il va lui raconter une histoire incroyable…

 

J’ai essayé au mieux de résumer les 15 premières minutes du film, ce qui est loin d’être évident. Je préfère laisser la surprise pour la suite et vous laisser porter par l’histoire qui, justement, est pleine de surprises et de rebondissements, avec plusieurs twists.

 

Bien que ce soit un film de

science-fiction, les voyages dans le temps se

déroulent dans le passé

 

Prédestination est l’histoire d’un agent temporel qui remonte le temps pour arrêter un terroriste, pour basculer ensuite sur la biographie d’un homme qui a changé de sexe. Et cela en 15 minutes seulement ! Et, en découvrant la suite de l’histoire, vous verrez que tout à un sens…

 

En fait, Prédestination me fait beaucoup penser à la série allemande Dark, sur Neflix. Personnellement, j’ai adoré la série et je trouve que ce film partage pas mal de points communs avec elle. En effet, Prédestination parle de voyage dans le temps, de paradoxes, un film qui ne cesse de nous surprendre, avec une histoire très riche, complexe (il faut s’investir pour suivre), mais où tout se tient !

 

Oui, Prédestination propose un concept complexe, mais ou tout est cohérent. Prédestination demande certes un peu d’investissement pour comprendre l’histoire, mais le film distille discrètement des indices tout le long du métrage qui, mis bout à bout, rendent l’ensemble cohérent. On n’a pas une fin ratée et frustrante avec plusieurs mystères laissés sans réponse comme dans Lost, par exemple.

 

Mais, pour ceci, et apprécier Prédestination, il faut que l’on adhère à l’un des twist de l’histoire !!! Le film propose plusieurs twists (en tout cas 4), et si l’on bloque sur l’une des révélations du film (que je ne spoilerais pas), on peut passer à coté, ce qui serait très dommage.

 

Alors certes, les fans de science-fiction regretteront peut-être que le film n’en mette pas plein le vue et que les scènes d’action soit rares. Mais le film est très bien réalisé, avec une photographie particulièrement soignée et dégageant une atmosphère froide, pesante et désincarnée.

 

Le film vaut surtout pour son histoire, très originale, intelligente et énigmatique, malsaine par moments, ou tout est maîtrisé et où l’on va de surprises en surprises.

 

Malgré un budget

restreint, le film est bien réalisé,

avec une vraie identité et

une photographie soignée…

 

Sarah Snook est épatante

Niveau acteurs, le film se focalise surtout sur l’agent temporel et Jane/John. Ils portent le film sur leurs épaules et c’est réussi. Ethan Hawke est très crédible et fait bien le job, mais on retiendra surtout la prestation de Sarah Snook (que je ne connaissais pas), proprement bluffante, vu la complexité de son personnage et la large palette d’émotions qu’elle doit transmettre.

 

Au niveau des défauts, ce n’en est pas vraiment un, mais le film demande un certain investissement pour être compris, car l’histoire est complexe (mais cohérente). Prédestination n’a rien à voir avec un blockbuster ou un film « vite vu, vite oublié ».

 

Et, comme je l’ai dit, parmi les twists du film, il y en a un qu’il faut accepter pour pouvoir rentrer dans l’histoire, car j’admets qu’il peut être clivant pour certains !

 

Réalisé avec seulement 5 millions de dollars, j’ai été surpris, pensant qu’il aurait coûté nettement plus. Certes, il y a peu d’acteurs et de décors, mais la réalisation soignée fait que l’on y prête pas attention. Sorti en salles de manière discrète, le film n’a pas eu un énorme succès, mais a été bénéficiaire.

 

Pour l’Europe, Prédestination est sorti… directement en vidéo ! Vu la qualité du film, il aurait largement mérité une sortie en salles. Dans le même genre, Tenet de Christopher Nolan ou les films des frères/sœurs Wachowski y ont eu droit. La différence, c’est que Prédestination est humble avec une histoire cohérente, rien à voir avec les films prétentieux que j’ai cité où l’on ne comprend rien à l’histoire.

 

En résumé, Prédestination est un excellent film de science-fiction, très originale. Bien réalisé et porté par 2 très bons acteurs, le point fort est incontestablement l’histoire. Si vous arrivez à adhérer à l’un des twists du film, vous aurez en face de vous un film de science-fiction avec une histoire intelligente, originale, énigmatique et complexe. Certes, le film demande un petit investissement pour comprendre l’histoire, mais tout est cohérent, et l’on va de surprises en surprises.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce vf

Extrait: la rencontre (vf)

 

Prédestination

 

Sortie:               2014

Durée:               97 minutes

Genre:               Science-fiction

 

Pays:                 Australie

 

Réalisation:      Michael et Peter Spierig

Production:       Michael Spierig, Peter Spierig, Paddy McDonald, Tim McGrahan

Distribution:      Pinnacle Films

Scénario:          Michael et Peter Spierig, d’après la nouvelle Vous les zombies de Robert A. Heinlein

Musique:          Peter Spierig

 

 

Acteurs principaux:     Ethan Hawke (agent temporel / barman), Sarah Snook (Jane), Sarah Snook (John), Noah Taylor (Robertson), Elise Jansen (infirmière), Christopher Kirby (Miles)

 

Budget:             5’000’000 $

Recettes:         5’400’000 $

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