Jack et la mécanique du coeur (2014) * * * *

Pour les plus attentifs d’entre vous, la vignette « Animation Europe » du site provient de Jack et la mécanique du cœur. Il aura fallu près d’un an et demi pour que la chronique de ce film, que l’on pensait faire au début du site, paraisse enfin. Ce film est tiré du livre La mécanique du cœur de Mathias Malzieu, qui a également coréalisé le film avec Stéphane Berla en 2014.

J’ai déjà vu cela quelque part…

.

A Edimbourg, en 1874, par une journée extrêmement froide, une femme enceinte se rend chez Madeleine, une sage-femme vivant à l’écart de la ville, tout en haut d’une colline. Madeleine la sauve et l’aide à mettre au monde un petit garçon, Jack. Mais, à cause du froid intense à l’extérieur, son cœur à complètement gelé. Madeleine le lui retire et lui installe à la place une petite horloge à coucou.

 

Pour survivre à ce bricolage magique, Jack devra respecter 3 règles : ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et ne jamais tomber amoureux. La mère de Jack, estimant que Madeleine fera une bien meilleure mère qu’elle, l’abandonne.

 

10 ans plus tard, c’est l’anniversaire de Jack et, comme cadeau, il peut sortir pour la première fois de la maison avec Madeleine.

 

Emerveillé par tout ce qui l’entoure, il entend un orgue de Barbarie. Il tombe immédiatement sous le charme de la jeune fille qui joue de l’orgue. Une conversation s’engage, ils se rapprochent et, sur le point de s’embrasser, l’horloge de Jack s’emballe et il s’évanouit. Madeleine intervient, et le ramène rapidement à la maison pour réparer son horloge.

 

Sortant pour la première fois

de chez lui, Jack va tomber

sous le charme d’une jeune

musicienne de rue…

 

 

 

 

 

 

Madeleine aux petits soins pour Jack

A son réveil, Jack aperçoit que Luna, une des amies de Madeleine, porte le même costume que Miss Acacia. Elle lui explique qu’elle a remis à jour son uniforme d’école. Dès lors, Jack demande à être inscrit à l’école (en cachant qu’il le fait pour pouvoir la revoir).

 

A peine arrivé à l’école, il fait la connaissance de Joe, le caïd de l’école. Joe lui apprend que la jeune chanteuse s’appelle Miss Acacia, et qu’elle a été forcée de retourner dans son pays.

 

Comme Joe est également amoureux de Miss Acacia, il va prendre Jack comme souffre-douleur. S’ensuive 4 années de mauvais traitements et de brimades par Joe et sa bande. Le jour de ses 14 ans, après une énième humiliation, une carte postale tombe de la poche de Joe. C’est une carte de Miss Acacia qui vient de l’Extraordinarium, une fête foraine à Valence (Espagne). Joe veut récupérer la carte, Jack la garder, une bagarre éclate entre eux. Alors que Joe est sur le point de prendre l’avantage, le coucou de Jack se déclenche et crève un œil à Joe.

 

Pendant 4 ans, Jack va être

le souffre-douleur de Joe et de

sa bande, jusqu’à une

mystérieuse carte postale…

 

 

 

 

 

 

Jack s’enfuit par la nacelle…

Recherché par la police, Jack s’enfuit pendant que Madeleine retient la police. Il prend le premier train pour quitter la ville. Dans le train, après une rencontre inquiétante, il fait la connaissance de Georges Meliès (oui, celui dont a chroniqué Le voyage dans la Lune et fait sa biographie sur cinémaster), un magicien et un pionnier du cinéma assez farfelu. Ensemble, ils partent pour l’Andalousie pour retrouver Miss Acacia…

 

Personnellement, j’ai bien aimé Jack et la mécanique du cœur, même si il ne conviendra pas à tout le monde, et vise clairement un public adolescent et adulte. Déjà, Jack et la mécanique du cœur n’est pas un film gai, c’est même plutôt sombre entre Jack qui sera le souffre-douleur de son école pendant 4 ans (on va jusqu’à lui tuer son hamster), qui recherche pendant des années Miss Acacia, leur amour impossible, le destin de Madeleine, voir la fin (d’un égoïsme rare !),…

 

Accompagné de Georges

Meliès, Jack se rend à

l’Extraordinarium à Valence

pour retrouver Miss Acacia

 

Ensuite, c’est un film subtil et complexe, plein de poésie et de double-messages. Les dialogues ne sont pas vraiment pensés pour les plus jeunes (d’autant plus qu’ils ont une voix d’adulte) et, inspiré par Tim Burton, il y a certaines scènes morbides, voir flippantes.

 

De plus, le rythme du film est soutenu, sachant que j’ai à peine résumé les 30 premières minutes du film ! Pourtant, tout est fluide, un adulte ou adolescent ne sera pas perdu dans cette histoire. Mais pour les moins de 10 ans, j’ai un doute. Bref, tout cela pour dire que cela n’est pas un film destiné à toute la famille.

 

Techniquement, le film est très bien fait, on voit qu’EuropaCorp avait déjà fait de l’animation avec la trilogie des films Arthur… et qu’il disposait d’un budget conséquent.

 

Et même si il a un style graphique propre, la ressemblance avec l’univers de Tim Burton est assez troublante, y compris l’histoire romantico-gothique, qui ne dépareillerait pas dans sa filmographie.

 

A noter néanmoins que même si il prend de (très) grandes libertés avec le véritable Georges Meliès, plusieurs références à son cinéma sont présentes dans le film, y compris ses courts-métrages oniriques et très « art nouveau ». Et c’est probablement le meilleur personnage du film, magnifiquement interprété par Jean Rochefort.

 

Doté d’un budget de 19,5 millions d’euros et malgré de bonnes critiques de la presse, Jack et la mécanique du cœur a fait un énorme flop lors de sa sortie, ne récoltant que 3,5 millions, soit 18% de son budget ! Les raisons sont multiples. Même si le film est bon, ce n’est pas un film « familial » comme peut l’être un Pixar.

 

 

Clin d’oeil à la musique de Dionysos dans le train fantôme

Mais, ce qui a surtout posé problème, c’est la bande-son. C’est un parti-pris très osé, mais la musique a étée composée par Dionysos, un groupe de rock français assez original. Il y a également Olivia Ruiz, qui chante quelques chansons et double Miss Acacia et Grand Corps Malade, qui double Joe, et qui fait 2 slam.

 

Pour la musique, c’est simple : soit on adhère (ce fut mon cas), soit pas du tout ! Pour un film français aussi cher, qui avait besoin de faire plusieurs millions d’entrées pour être rentable, c’était presque du suicide. En dehors de la France, qui connait Dionysos, Olivia Ruiz et Grand Corps Malade? Hormis la Romandie et la Wallonie (Suisse et Belgique francophone), pas grand monde.

 

Mettre une bande-son aussi clivante était un gros risque qui n’a pas payé. Il faut aussi dire qu’avant son rachat par un groupe américain, c’est Luc Besson, qui dirigeait EuropaCorp. Il avait pris un énorme melon et voulait rivaliser avec les studios américains en finançant des films chers. Si, en 2014 (l’année de sortie de Jack…), Lucy et Taken 3 fonctionnèrent, Valérian et la Cité des 1000 planètes signèrent sa perte.

 

Pour résumer, Jack et la mécanique du cœur est un très bon film d’animation, original, mais destiné aux adolescents et adultes. Subtil et poétique, le film est également sombre, avec des passages difficiles, voir effrayants. La réalisation est soignée, avec un univers rappelant fortement les films de Tim Burton. Quant à la musique, c’est très clivant, on adore ou on déteste, donc à vous de voir, même si je l’ai personnellement appréciée.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce fr

Extrait: la rencontre entre Jack et Miss Acacia… (fr)

 

Jack et la mécanique du coeur

 

Sortie:               2014

Durée:               90 minutes

Genre:               Film d’animation / drame, aventures

 

Pays:                 France

 

Réalisation :      Mathias Malzieu, Stéphane Berla

Production :       Luc Besson et Virginie Silla

Distribution :      EuropaCorp

Scénario :          Mathias Malzieu, d’après son roman La mécanique du coeur

Musique :           Dionysos

 

Acteurs principaux:     Mathias Malzieu (Jack), Jean Rochefort (Georges Meliès), Olivia Ruiz (Miss Acacia), Grand Corps Malade (Joe), Marie Vincent (Madeleine)

 

Budget :             19’500’000 €

Recettes :             3’500’000 €, dont 520’287 entrées (France)

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