Invasion USA (1985) – – – – –

Si Bruce Willis sauve le monde, Chuck Norris sauve les Etats-Unis. A lui tout seul. Parce que Chuck Norris est trop fort. Quand Chuck Norris a peur, c’est la trouille qui a peur de lui!!! Les bons films aussi ont peur de lui. D’ailleurs, combien de bons films dans sa filmographie? La Fureur du dragon et Expendables 2. Et encore, dans ces 2 films, il n’a qu’un petit rôle.

 

Chuck Norris a bâti sa réputation dans les 80’s avec des films d’actions hyper-patriotiques, bourrins, clichés, bourrés d’invraisemblances, avec une ou 2 citations bien senties. Et presque tous des bons nanars. Après avoir été le meilleur ambassadeur de la politique de Ronald Reagan dans les années 80, il a remis le couvert quelques années plus tard avec son pote Georges W. Bush dans la série Walker Texas Ranger. Au moins, il aura été dans la continuité durant toute sa carrière.

 

Mais bon, ce qui nous intéresse ici, c’est le fameux « Invasion USA ». Tout est dans le titre! Des méchants communistes, dirigés par l’ignoble Mikhail Rostov débarquent aux Etats-Unis, dans le but de tout saccager. Quoiqu’en guise d’invasion, on aura droit à une centaine de figurants. Quand on sait que ce bousin de 1985 a été produit par la Cannon (spécialiste en nanars) et le scénario co-écrit par Chuck Norris, on se dit qu’on va bien rigoler.

 

Chuck Norris, le regard fier et le torse viril…

Invasion USA est avant tout un film qui va nous montrer notre ami Chuck Norris dans toute sa gloire (dois-je rappeler qu’il a co-écrit le script?). Tout commence par Chuck, ex-agent de l’agence (laquelle?), pilotant son hydroglisseur dans un coin paumé de Floride où il a élu domicile.

 

Il a le regard fier, son torse viril à l’air. Il vit avec un tatou, et passe le plus clair de son temps à chasser l’alligator à main nue avec son pote indien, ou à couper du bois. Mais à la tronçonneuse hein, la hache, c’est trop ringard pour Chuck, il laisse ça à Charles Ingalls.

 

Le meilleur acteur du film…

Bon, Matt Hunter (Chuck Norris) se la coule douce, mais voilà que son vieil ennemi Mikhail Rostov débarque aux Etats-Unis. Ce méchant communiste veut envahir les Etats-Unis. Le soir même, son armée soviétique débarque sur des péniches de la seconde guerre mondiale (vous vous rappelez le début d’Il faut sauver le soldat Ryan?). Sauf qu’en guise de soviétiques communistes, antiaméricains et surentraînés, on a surtout droit à des bras cassés de type latinos, des vietcongs, des fanatiques arabes et quelques russes bien méchants. Et il ne sont une centaine! Niveau crédibilité, on repassera.

 

Mais avant d’envahir les USA, Rostov veut régler son compte à son pire ennemi, Chuck. Lui seul l’a arrêté dans le passé. Comment Rostov a su où était la cabane de Chuck, paumé au milieu des marais de Floride? On n’en sait rien, toujours est-il qu’avec une dizaine d’hommes armés, il se rend chez lui, tue son pote l’indien et fait sauter sa baraque. Alors que Rostov disait « je veux sa peau » en parlant de Chuck, il ne prend même pas la peine de vérifier si Chuck est mort!!! Vous en faites pas, des invraisemblances de ce type, il y en a un wagon dans ce film, mais on y reviendra plus tard…

 

Bon, on est à 25 minutes du film, donc Chuck est toujours là, il a eu le temps de sauter par une fenêtre juste avant que sa cabane ne saute. A son réveil, il voit son pote mort, à partir de là, il aura une tête énervée jusqu’à la fin du film (soit 2 expressions en tout), et décide de buter Rostov et ses hommes. Chuck est pas content, ça va chier!

 

Rostov et sa terrible armée communiste (payée en cervezas)…

Rostov et son lance-roquette à tirs infinis…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr, Rostov à commencé son oeuvre, soit semer la terreur aux Etats-Unis. Et vas-y qu’on bousille un quartier résidentiel au lance-roquette (au passage, les munitions sont illimitées, il ne recharge jamais!), provoque une émeute raciale avec ses hommes, qui déguisés en flics, tue des latinos à une fête, placent une bombe dans un centre commercial, puis devant une église, veulent faire sauter un bus scolaire, etc…

 

Dès que Chuck s’est décidé à bouger, le film bascule dans le plus parfait n’importe quoi! Après avoir vu un contact qui lui file l’adresse d’un type qui bosse « peut-être » pour Rostov, Chuck y va, et cloue la main du type sur une table.

 

Enfin, il commence à le questionner, mais un mec s’interpose et Chuck à une punchline d’anthologie pleine de finesse:


« Si tu te pointes encore, tu peux être sûr que tu repars avec la bite dans un tupperware… »

 

Il revient avec un gros balèze et la réplique de Chuck:

« Toi, tu commences à me baver sur les rouleaux !« 

 

Ni une ni 2, Chuck l’assomme. On remarquera que Chuck est aussi doué professionnellement que Rostov, car il quitte les lieux alors que le mec à la main clouée ne lui a rien appris!

 

Mais ce n’est pas grave, vu qu’il n’y a plus de scénario, on va dire que Chuck a deviné tout seul. Car, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, à chaque fois que les hommes de Rostov commettent ou vont commettre un méfait, Chuck est là! A croire qu’il a des meilleurs dons de voyance qu’Elisabeth Tessier, il est toujours là au bon moment!

 

Je vous parlais précédemment que ce film était bourré d’invraisemblances, voici un petit florilège:

 

 

La journaliste qui ne sert à rien de tout le film…

– Rostov fait un deal avec un contrebandier d’armes avec de la drogue. Une fois le deal fait, il le bute avec ses 2 hommes, défenestre la secrétaire, et repars comme une fleur, en pleine ville, sans être inquiété… et en laissant la drogue!!!

Chuck et son pick-up indestructible made in USA…

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– Chuck met le feu au reste de sa cabane, ne prend aucune affaire, laisse son tatou sur place, et se barre…

 

Le pick-up de Chuck est indestructible, il bousille 2 murs d’un centre commercial, reçoit des dizaines de tirs de mitraillette, mais n’aura comme dégats que 2 phares cassés!

 

– Les hommes de Rostov sont déguisés en militaires (comment?), Chuck sait qu’ils sont fake et les butent. Chuck est prévoyant, la vitre arrière du pick-up était ouverte pour qu’il puisse buter les mecs derrière lui!

 

Je suis le méchant, gné hé hé…

– Les mecs de Rostov placent une bombe devant une église, se planquent à 30 mètres, et la font sauter. Rien ne se passe… puis on voit Chuck, 3 mètres au-dessus d’eux, qui leur rebalance la bombe. Chuck, où l’art de la téléportation!!!

 

 

– Chuck à un regard d’aigle. Il roule et voit que 300 mètres devant lui, on a placé une bombe sur un bus d’écoliers! Avec son super pick-up, il rattrape le bus, détache la bombe, accélère, rattrape la voiture des méchants, et place la bombe sur leur voiture! Boum!

 

Chuck doit tuer des communistes et faire caca…

– Certains figurants ne savent même pas tenir une arme! Ils ont dû être payés en packs de cervezas tièdes…

 

– Un mec dans un hélico voit Chuck! Il prend peur, et veut s’enfuir en allumant l’hélico. Chuck le dézingue au lance-roquette avant que les pâles ne commencent à bouger…

 

Il y en a d’autres, tel l’homme qui rame à l’envers (!), un bureau de flic dans un parking, ou la journaliste qui ne sert à rien, mais il y en a plein d’autres que je vous laisse découvrir…

Bref, Chuck décide de tendre un piège à Rostov. Chuck se fait (volontairement) arrêter, le journal tv dit où il est et Chuck dit « C’est fini pour toi! ». Que fait Rostov? Il pique sa crise et décide d’y aller, avec toute son armée!!!

 

On avait dit en finesse…

A partir de là, alors que Rostov et quelques hommes pénètrent le bâtiment où est Chuck, l’armée de Rostov  se fait décimer par la glorieuse armée américaine. La confrontation finale se termine avec Chuck et Rostov, Chuck balançant de nouveau « C’est fini pour toi, Rostov! » et lui tire dessus au lance-roquette!

 

Précisons que Rostov est à 10 mètres de lui, dans un couloir, et qu’il a également un lance-roquette! Mais non, Chuck n’a même pas un grain de poussière sur lui! Et fin! Oui, on s’embarrasse même pas d’une scène type « Merci Chuck d’avoir sauvé les USA des communistes!

 

Rostov, sensé être planqué dans un bosquet, en pleine nuit…

Le réalisateur est un certain Joseph Zito, un tâcheron de la Cannon qui a également commis une autre Norrisserie, Portés disparus. Invasion USA, c’est tellement mal réalisé qu’on croirait voir un mauvais téléfilm.

 

Les scènes d’action n’ont aucune âme, aucun plan un tant soi peu travaillé, et les éclairages sont une catastrophe! En pleine nuit, ils sont éclairés comme en plein jour, avec une énorme ombre derrière eux (voir l’image ci-contre)! Un hommage à Ed Wood? Rajouter à cela une bande son insipide et un Chuck monolitique (2 expressions dans tout le film) qui doit avoir une cinquantaines de répliques en tout!

 

Le film avait un budget de 12 millions de dollars. Où est passé l’argent? Peut-être les explosions? Ou le cachet de Chuck? Quand on sait que Terminator, sorti un an plus tôt, n’a coûté « que » 6,4 millions de dollars, on croit rêver.

 

Bref, un nanar d’action décérébré et fortement recommandé et à regarder au second degré entre potes pour ceux qui veulent rire un bon coup!  Il repasse régulièrement sur des chaînes genre RTL9, où W9, c’est d’ailleurs comme cela que j’ai découvert cet excellent nanar…

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo:

Bande-annonce (vf)

Extrait: la scène du tupperware (vf)

 

Invasion USA:

 

Sortie:                                    1985

Durée:                                    107 mins

Genre:                                     Action nanarde ultra-patriotique

Pays:                                       USA

 

Réalisation:                            Joseph Zito

Production :                            Yoram Globus & Menahem Golan (Cannon Group)

Distribution: Cannon Group

Scénario:                                James Bruner, Chuck Norris

 

Acteurs principaux:                Chuck Norris (Matt Hunter), Richard Lynch (Mikhail Rostov), Melissa Prophet McGuire), Eddie Jones (Cassidy)

 

Budget:                                  12 millions de dollars

Recettes:                               17,5 millions (USA uniquement, reste du monde inconnu (vu le film, il n’y a que les USA qui comptent!)

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