Dans les années 80 et 90, les salles d’arcades étaient très populaires. Je ne compte plus le nombre de pièces que j’ai inséré (d’abord par mes parents, puis tout seul) pour jouer à Out run, Street fighter 2, Sega rally, Puzzle bobble ou Time crisis.
Et, depuis les années 2000, c’est le déclin. Hormis au Japon où dans des grandes villes comme « La tête dans les étoiles » à Paris, les salles disparaissent les unes après les autres.
La faute à la « démocratisation » des jeux vidéos, avec de plus en plus de foyers équipés de consoles ou PC. Et le bon technologique, qui était monstrueux à l’époque (5-10 ans), est devenu très ténu, voir comparable aux consoles de salon. L’histoire de Les Mondes de Ralph se déroule justement dans une salle d’arcade.
Ralph La Casse, un colosse de 2,70 m aux poings disproportionnés, en a marre d’être le méchant d’un jeu vidéo d’arcade des années 80, Fix it Felix Jr. Son rôle consiste à détruire un immeuble (principalement les vitres) pendant que Felix (le personnage contrôlé par le joueur) doit tout réparer avec un marteau magique.
Mais quand l’arcade est fermée au public, les personnages du jeu le dénigrent, et il vit tout seul dans une décharge.
Le soir venu, une espèce de gare centrale permet à tous les personnages de jeux de se retrouver. De là, ils peuvent se rendre à tous les jeux. Ce soir, Ralph à une réunion avec les Méchants Anonymes (parodie des alcooliques anonymes) dans le jeu Pac-Man.
Ralph se plaint et explique qu’il ne veut plus être méchant et avoir des amis. Tous lui demandent de ne pas changer et de ne « pas faire comme Turbo » (un personnage qui quitta son jeu). Mais, en rentrant, il remarque que les personnages ont organisé une fête pour les 30 ans du jeu, sans l’avoir convié.
Furieux d’avoir été mis de coté, un habitant de l’immeuble lui dit que s’il rapporte une médaille (ce que reçoit Felix quand il gagne une partie), il pourra vivre dans l’immeuble avec eux. Il apprend par hasard au bar Tapper qu’on peut gagner une médaille au jeu Hero’s duty. Il se déguise pour participer au jeu, et réussi en cachette à se rendre à l’endroit où se trouve la médaille.
En s’enfuyant dans une navette (avec un cy-bug avec lui), il entre dans le jeu Sugar Rush, sorte de Mario Kart dans un monde rempli de bonbons et confiseries. Il se crashe avec son vaisseau et rencontre Vanellope von Schweetz, une petite fille délurée, qui lui vole sa médaille pour participer à une course.
Parallèlement à cela, Ralph ayant quitté son jeu, le gérant pense que le jeu a un bug. Risquant d’être débranché, Felix décide d’aller retrouver et ramener Ralph dans le jeu avec Calhoun, l’héroïne de Hero’s duty, dont Felix tombe amoureux.
On pourrait croire en lisant ce résumé que j’ai parlé d’une grande partie de l’histoire. Je n’ai même pas résumé le premier tiers, et j’ai omis certains passages. Oui, la trame de Les mondes de Ralph est dense, avec pleins de rebondissements, de l’action et de l’humour, mais malgré tout, on n’est jamais perdu et l’histoire est très facilement compréhensible.
Quand on regarde Les mondes de Ralph, il est difficile de croire que c’est un film Disney. Avec son univers très coloré, une histoire originale, l’absence de chansons, un film s’adressant autant aux adultes qu’aux enfants et un univers très bien construit, on a l’impression de voir un film Pixar.
C’était totalement délibéré de faire un film qui sorte de leurs « standards ». Derrière Les mondes de Ralph, il y a Rich Moore, connu pour avoir réalisé de nombreux épisodes de Les Simpsons, les scénaristes étaient des nouveaux venus et il y a un certain John Lasseter à la production, connu pour avoir réalisé et produit de nombreux film Pixar, dont les Toy story.
D’ailleurs, on pourrait faire un parallèle avec Toy story. Si Toy story montre la vie des jouets quand les adultes ne sont pas là, Les mondes de Ralph raconte la vie des personnages de jeux vidéos quand la salle d’arcade est fermée. Mais la comparaison s’arrête là, et Les mondes de Ralph a énormément de qualités.
Déjà, et très important selon moi, c’est le respect par rapport à l’univers des jeux vidéos. Qu’ils soient des années 80 ou plus actuels, on sent que le film a été réalisé par des amoureux des jeux vidéos, avec un vrai respect du matériel de base, et non du vil fan-service. Et, en plus, le film n’est pas élitiste, une personne n’aimant pas les jeux vidéos peut très bien apprécier les aventures de Ralph La Casse.
L’univers est également très bien pensé et imaginé. Chaque jeu a un type visuel bien défini. Si le jeu de Ralph est plutôt sommaire (il date des années 80) et Hero’s duty futuriste et violent, le vrai tour de force est l’univers de Sugar Rush.
Comme plus de la moitié du film se déroule dans ce jeu, tout a été pensé et élaboré dans les moindres détails pour rendre ce monde entièrement basé sur les sucreries et confiseries cohérent.
Si le film a une bonne histoire, qui est drôle, original, avec de l’action et de nombreux rebondissements, le plus gros point fort du film, ce sont les personnages. Le duo entre Ralph le faux méchant au cœur gros comme ça et Vanellope, une petite fille délurée, limite chipie et survoltée, fonctionne à la perfection ! Mention spéciale à Dorothée Pousséo, qui double Vanellope, tant sa voix colle parfaitement au personnage.
Et si au niveau de l’apparence ou du caractère, tous semble les opposer, ils sont en fait très similaires. Ils sont chacun rejetés de leur jeu, Ralph à cause de son rôle de méchant et Vanellope à cause d’un bug. Et entre ces 2 personnages va naître une formidable amitié. Ils sont drôles et très attachants.
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Le duo entre Felix et Calhoun, sans être aussi marquant, fonctionne lui aussi très bien, et parmi les personnages secondaires, j’adore Aigre Bill, la petite boule verte, qui est très drôle. Et les nombreux clins d’œil aux jeux vidéos sont bien amenés, cela qui n’empêchera pas un non gamer de les apprécier.
Au niveau des points négatifs, je dirais que le méchant de l’histoire aurait mérité d’être plus développé et marquant, à l’image des 4 personnages principaux. Et certains morceaux, comme celui de Rihanna, risque de mal vieillir avec les années. Enfin, il pourra décevoir ceux qui voulaient voir un pur film « à la Disney ». Mais je chipote, preuve que ce film d’animation est de grande qualité.
Lors de sa sortie, Les mondes de Ralph rapporta 471 millions de dollars et une suite, Ralph 2.0, qui se déroule dans le monde d’internet, est sorti en 2019, dépassant les recettes du premier opus. Et un troisième volet est en préparation.
Petite anecdote, si vous possédez le DVD / Bluray de Les Mondes de Ralph, vous aurez également en bonus Paperman, un excellent court-métrage de 6 minutes en noir et blanc. Beau, poétique et émouvant, il remporta le prix du meilleur court métrage d’animation lors de la cérémonie des Oscars 2013.
Pour résumer, Les Mondes de Ralph est un excellent film d’animation, que je vous recommande vivement. Ambitieux et plus proche d’un Pixar que d’un pur Disney, c’est un film avec une très bonne histoire, bourré d’action, de rebondissements et très drôle.
Il rend un hommage sincère aux jeux vidéos, sans être nécessairement un geek pour l’apprécier. Convenant aussi bien aux adultes qu’aux enfants, le duo Ralph – Vanellope fonctionne à merveille avec des personnages très attachants.
Hidalgo
Extraits vidéo :
Les mondes de Ralph
Sortie: 2012
Durée: 108 minutes
Genre: Film d’animation / humour, aventures
Pays: USA
Réalisation : Rich Moore
Production : Clark Spencer, John Lasseter, Peter del Vecho
Distribution : Walt Disney
Scénario : Jennifer Lee, Phil Johnston (d’après une histoire de Rich Moore, Phil Johnston et Jim Reardon
Musique : Henry Jackman
Acteurs principaux: François-Xavier Demaison (Ralph La Casse), Dorothée Pousséo (Vanellope von Schweetz), Donald Reignoux (Felix Fix Junior), Isabelle Desplantes (sergent Calhoun), Benoît Brière (Sa Sucrerie)
Budget : 165’000’000 $
Recettes : 471’222’889 $