Paul Verhoeven est un réalisateur néerlandais surtout connu pour sa « période américaine », avec des films tels que RoboCop (1987) ou Total Recall (1990) (chroniqué sur le site).
C’est en 1992 que sort Basic Instinct. Quelques années plus tard, il continuera de sortir des films controversés tels que Showgirls (1995) et l’excellent Starship Troopers (1997). Toute la filmographie de ce réalisateur est traversée par les thèmes comme la violence, le sexe et la religion.
Le film débute avec une scène de sexe choc suivi d’un meurtre violent (31 coups de pic à glace). Les inspecteurs Nick Curran (Michael Douglas) et Gus Moran (George Dzundza) sont chargé de l’enquête. C’était une ancienne rock star, Johnny Boz. L’heure de la mort remonte vers deux heures du matin. Il avait quitté un club avec sa copine, Catherine Tramell (Sharon Stone).
Ils vont interroger Madame Tramell, écrivain qui a rédigé un livre qui décrit avec minutie le même meurtre. La police souhaite qu’elle vienne au commissariat. Pendant l’interrogatoire, il y a la fameuse scène choc et hot du film : le croisé de jambe sans culotte (l’actrice ne pensait pas que Paul Verhoeven filmerait cette partie intime de son corps). Ainsi que la citation « Il est interdit de fumer ici ! Vous allez m’arrêter pour fumage ? ».
Elle réussit le test au détecteur de mensonge. Nick croit qu’elle ment, car il a lui-même réussi à contrecarrer le détecteur quelques années auparavant après avoir tué deux touristes (à l’époque, il était accro à la cocaïne). Nick a eu une liaison avec Elizabeth Garner (Jeanne Trippelhorn), sa psychothérapeute qui le suit pour dépendance à l’alcool et à la cocaïne.
Après avoir agressé un de ses collègues, Nick se fait virer. Son collègue est retrouvé mort et il est soupçonné du meurtre. Il commence à prendre Catherine en filature et tombe amoureux d’elle, voire à être obsédé par elle. Quant à Catherine Tramell, elle a enquêté sur lui et va le prendre comme modèle comme flic pour son nouveau roman.
Est-ce que Catherine a tué cette star du rock ? Est-ce que l’histoire d’amour entre Nick et elle va durer et bien se finir ? Et quid d’Elisabeth Garner, ou Roxy (Leilani Sarelle), la maîtresse de Catherine ? Vous en saurez plus en découvrant ce thriller érotique.
Sharon Stone est vénéneuse et manipulatrice dans ce film grâce auquel elle fut révélée. Ayant tourné auparavant dans Police Academy 4 et Total Recall qui la fait connaître, elle connu la gloire grâce à ce film et devint une star hollywoodienne et une sex symbol internationale.
Le rôle fut proposé à d’autres actrices telles que Kim Basinger, Michelle Pfeiffer, Geena Davis ou Mareille Hemingway, qui refusèrent toutes le rôle à cause de son caractère sulfureux.
Ce film est la rencontre de deux excellents acteurs, dont un que l’on pourrait considérer comme le meilleur de sa génération : Michael Douglas. Il crève l’écran. Son interprétation est si parfaite et soignée qu’il pourrait faire de l’ombre à Sharon Stone. Les autres acteurs ne déméritent pas mais sont éclipsés par la prestation de deux acteurs principaux.
Dans ce métrage, il y a du suspense, un peu d’humour et un scénario bien écrit. On est vraiment captivé de bout en bout par cette enquête jusqu’à la révélation finale. Le réalisateur a signé un thriller sulfureux qui mélange habillement les scènes érotiques (très souvent empreintes de violence) et les scènes violentes, comme le meurtre avec le pic à glace.
C’était assez novateur à l’époque. Même si quelques films avaient déjà abordé ce genre (comme l’excellent Body double), Basic instinct a popularisé le thriller érotique avec des films tels que Silver (aussi avec Sharon Stone), Jade, Color of Night ou la défunte émission Hollywood night sur TF1.
Il y a également certaines références à Alfred Hitchcock, notamment la réalisation de certaines scènes comme les longues randonnés en voiture sur les routes côtières, les dialogues avec les regards appuyés dans le rétroviseur, la robe que Sharon Stone porte lors de l’interrogatoire, robe qui rappelle celle de Kim Novak dans Sueurs Froides.
Contrairement à l’Europe qui eut droit à la version intégrale, le film fut censuré de 42 secondes pour sa sortie aux Etats-Unis (il manque quelques coups de pic à glaces, certaines scènes hot et le fameux plan où Sharon Stone ne porte pas de culotte).
Avant même sa sortie, Basic Instinct suscita de nombreuses controverses dues à ses nombreuses scènes de sexe explicites. Les activistes des défenses des droits des LGBT critiquèrent le film pour la manière dont sont décrites les relations homosexuelles et le portrait d’une femme bisexuelle et sociopathe (note d’Hidalgo : je serais tenté de leur dire « et alors ? ». On va critiquer tous les films où le méchant est un homme blanc ?).
Avec le succès du film, une suite fut envisagée. Mais Michael Douglas et Paul Verhoeven ne voulurent pas y participer. En 2004 le projet est relancé, avec Sharon Stone dans le rôle de Catherine Tramell. Tourné en Angleterre par le britannique Michael Caton-Jones, le film, sorti en 2006, voit la belle se mesurer à David Morissey. Cette suite, un véritable navet, n’a pas eu le succès du premier opus et reçu 4 razzie awards, dont pire film de l’année.
Basic Instinct, un thriller érotique sulfureux qui ne tombe pas dans la gratuité comme l’a été sa suite, avec des acteurs investis dans leur rôle, un scénario palpitant et une belle réalisation. Un film culte des années 90, à ne pas manquer.
Freya
Extraits vidéo :
Basic instinct
Sortie: 1992
Durée: 127 minutes
Genre: Thriller, érotique
Pays: USA
Réalisation: Paul Verhoeven
Production: Alan Marshall
Distribution: TriStar Pictures (USA), UGC (France)
Scénario: Joe Eszterhas
Musique: Jerry Goldsmith
Acteurs principaux: Michael Douglas (Nick Curran), Sharon Stone (Catherine Tramell), George Dzundza (Gus Moran), Jeanne Tripplehorn (Elisabeth Garner), Denis Arndt (Philip Walker), Leilani Sarelle (Roxy)
Budget: 49’000’000 $
Recettes: 352’927’224 $