Total recall (1990) * * *

Malgré le succès de ses œuvres, le coté dérangeant et provocateur de Paul Verhoeven, avec ses films ayant pour thèmes principaux la violence et le sexe lui attireront les foudres de la censure, surtout après le très cru Spetters (1980).

 

Après une coproduction européano-américaine pour le sauvage et bestial La chair et le sang (1985) qui, au passage, ruinera la carrière de Rutger Hauer (pour son rôle d’homme cruel, adepte du pillage, et pour la très crue scène du viol), il quitte la Hollande pour s’installer aux Etats-Unis.

 

Là-bas, délaissant comme thème le sexe (pendant un temps), la violence sera bien présente dans ses 2 futurs films, Robocop (1987) et Total recall (1990), qui lui donneront le surnom d’« hollandais violent ». Bref, après le succès de Robocop, il obtient un gros budget pour son prochain film, Total recall, adapté de la nouvelle Souvenirs à vendre de Philip K. Dick. Pour le rôle principal, il choisit Arnold Schwarzenegger.

 

Dans le futur, alors que la planète Mars a été colonisée, Douglas Quaid (Arnold Schwarzenegger) vit avec sa femme Lori (Sharon Stone). Il travaille sur des chantiers avec son meilleur ami, Harry (Robert Costanzo).

 

Mais Doug en a marre de sa vie pépère et est obsédé par Mars. Il fait souvent des rêves où il se voit là-bas aux cotés d’une femme brune.

 

Pourtant, Mars n’est pas une planète idyllique. Il y a une révolte dirigée par Kuato dans la colonie, administrée de manière tyrannique par Vilos Cohaagen (Ronny Cox). La planète a été colonisée pour extraire le turbinium, qui a irradié de nombreux habitants.

 

Sharon Stone, deviendra célèbre 2 ans plus tard avec le sulfureux Basic instinct réalisé par… Paul Verhoeven…

Un jour, Doug voit une publicité de la société Rekall, qui propose à ses clients des souvenirs de vacances factices, qui paraissent réels. Malgré la désapprobation de sa femme et d’Harry, il prend rendez-vous.

 

Bob McClane (Ray Baker) reçoit Doug. Celui-ci désire absolument qu’on lui implante les souvenirs de 2 semaines de vacances sur Mars. Mais il s’intéresse à une option qui lui permet de vivre une aventure particulière, et choisi « agent secret ». Il sera un homme poursuivi par des tueurs, qui va devoir libérer Mars et qui sera accompagné d’une belle femme brune.

 

Convaincu par McClane, Doug choisit

l’option « agent secret » et la

morphologie de sa compagne…

 

Alors qu’on l’installe dans un appareil afin de se faire implanter des souvenirs et qu’il commence à s’assoupir, Doug réagit très violemment, devenant enragé et disant qu’on va venir le tuer. Ils arrivent péniblement à le calmer avec des anesthésiants.

 

Comme l’implantation n’a pas encore commencé, cela signifie que quelqu’un lui a déjà effacé la mémoire. Pour éviter tout problème, ils mettent Doug inconscient dans un taxi, et effacent son dossier.

 

Quand il reprend ses esprits, en rentrant chez lui, Harry et d’autres hommes l’agressent, pour être allé chez Rekall. Doug les tue tous et raconte ce qui s’est passé à Lori. Puis, c’est au tour de Lori d’essayer de le tuer. Doug la maîtrise, et elle lui dit que ce n’est pas sa femme. Sa mémoire a été effacée, et les souvenirs qu’elle a avec elle sont fictifs.

 

 

 

 

 

 

Doug reçoit ses instructions par lui-même

Il se rend compte qu’elle gagne du temps pour permettre a des hommes menés par Richter (Michael Ironside) pour l’abattre. Il leur échappe, quand un homme qui connaissait Doug dans sa vie antérieure arrive le contacter, et lui remet une mallette.

 

Il découvre à l’intérieur un ordinateur enregistré par-lui-même. Son véritable nom et Doug Hauser et, après avoir découvert les plans de Cohaagen, il décide de rejoindre les résistants. Après s’être retiré le mouchard qu’il a dans la tête, Il va devoir se rendre sur Mars et contacter la résistance, dont une certaine Mélina (Rachel Ticotin).

 

Ouf ! Vu la longueur du résumé, vous croyez que je vous ai raconté une grande partie du film ? Même pas, les 2 tiers restants se passant sur Mars. Il est vrai que le début du film a un scénario assez dense, en particulier pour un blockbuster d’action futuriste.

 

Sorti en 1990, malgré une histoire futuriste en toile de fond, Total recall représente parfaitement les films d’action des années 80. A savoir un film très manichéen avec une histoire facile à suivre, un héros indestructible avec en face des méchants très méchants.

 

Les scènes d’action sont spectaculaires, on ne s’ennuie pas une seconde, mais en l’absence de cgi, ça explosait et mitraillait à tout va. Et chaque rafale de mitraillette se ponctuait par une vanne bien sentie (Marvel n’a rien inventé).

 

Néanmoins, Total recall a un scénario plus abouti que la moyenne des films d’action de l’époque, avec de nombreux rebondissements. Il se permet même de critiquer (légèrement) la politique américaine. Mais, avec le père Verhoeven derrière la caméra, le film est surtout très violent (du moins, à l’époque) !

 

Je n’ai pas compté le nombre de morts, mais cela dépasse allègrement la centaine. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère, avec plusieurs scènes gores et des impacts de balles qui font de très gros dégâts, comme l’homme pris comme bouclier par Doug (voir l’extrait), qui finit en charpie.

 

La naine, faut pas la faire chier!

Néanmoins, il y a de grosses incohérences dans le film, et cela m’avait déjà surpris à l’époque. Comment Richter et sa bande peuvent mitrailler et tuer allègrement des dizaines de personnes dans le métro, et repartir comme des fleurs avec la police dans les parages ?

 

Pourquoi on utilise des armes à feu sur Mars, alors que le moindre impact sur les vitres est mortel ? Et quid des galeries qu’on creuse en plein milieu de la ville ? Comment peut-on avoir de tels manquements, alors qu’on a un scénario bien abouti ?

 

Doté d’un budget de 65 millions de dollars, l’un des plus élevés de l’époque, Total recall en jette ! Les scènes d’action sont spectaculaires, les extérieurs sur Mars impressionnants, il y a de très nombreux décors, de bons effets spéciaux, des acteurs qui font correctement le job et des maquillages et animatroniques assez incroyables réalisés par l’immense Rob Bottin (une référence, retournez voir The thing).

 

 

 

 

 

 

Venusville, la ville en carton-pâte

Malgré tout, certains décors, surtout ceux de Venusville, font vraiment cheap. On n’y croit pas une seconde, cela se voit que c’est du toc. Les voitures aussi font pitié. On a plus l’impression de voir des voitures sans permis grossièrement recarrossées, avec une carrosserie ultra-fine (regardez les portières). En plus, elles ne roulent pas à plus de 20 ou 30km/h, malgré l’effort pour essayer de rajouter du dynamisme.

 

Pour terminer, Total recall eût droit à un remake en 2012 sous le titre Total recall : mémoires programmées, réalisé par Len Wiseman. Un (tout) petit peu plus fidèle au roman original (aucune scène sur Mars), le film ne laisse pas un souvenir impérissable.

 

Le remake est un blockbuster lambda et, afin de convenir au plus grand nombre, il est nettement moins violent et marquant que la version de Verhoeven.

 

En résumé, Total recall est un bon film d’action sf typé 80’s. Malgré certaines lacunes, notamment pour les décors où des incohérences scénaristiques, on ne s’ennuie pas une seconde, la trame est originale, on a de bons effets spéciaux, c’est très violent (du moins, pour l’époque), avec un Schwarzie en grande forme et quelques punchlines bien senties.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

bande annonce vf

Extrait: poursuite et fusillade métro (vo, peu de dialogues)

 

Total recall

 

Sortie:            1990

Durée:            113 minutes

Genre:            action, science-fiction

 

Pays:              USA

 

Réalisation :   Paul Verhoeven

Production :    Buzz Feitshans et Ronald Shusett

Distribution :   Carolco Pictures (rachat par Studiocanal)

Scénario :       Ronald Shusett, Dan O’Bannon et Gary Goldman, d’après la nouvelle Souvenirs à vendre, de Philip K. Dick

Musique :        Jerry Goldsmith

 

Acteurs principaux:     Arnold Schwarzenegger (Doug Quaid/Hauser), Rachel Ticotin (Melina), Sharon Stone (Lori Quaid), Ronny Cox (Vilos Cohaagen), Michael Ironside (Richter)

 

Budget :            65’000’000 $

Recettes :        261’317’921 $

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