Le crime de l’Orient-Express (1974) * * * * *

Qui n’a jamais entendu parler d’Hercule Poirot ou de Miss Marple ? Agatha Christie, auteure britannique à succès eut l’idée d’écrire Le crime de l’Orient-Express suite à ses  nombreux voyages au Moyen-Orient pour aller suivre les fouilles de son mari archéologue.

 

Elle s’inspira également de 2 événements, un incident survenu en 1929 dans lequel le train se retrouva bloqué dans la neige en Grèce et le kidnapping du fils Charles Lindberg en 1932, qui suscita de vives émotions à l’époque.

 

Le film débute par des coupures de presse et des flash-backs sur le kidnapping d’une petite fille. Malheureusement, malgré le paiement de la rançon, la petite fille est retrouvée morte.

 

Cinq ans plus tard, à Istanbul, Hercule Poirot (Albert Finney) rentre d’une affaire résolue en Jordanie.  Il est rappelé d’urgence à Londres. Au restaurant, il rencontre par hasard un de ses vieux amis, Monsieur Blanchet (Martin Balsam), qui n’est autre que le directeur de l’Orient-Express. Il ne reste plus de places dans le train en décembre, mais le directeur lui trouve une place dans le compartiment avec M. McQueen (Anthony Perkins) jusqu’à Belgrade.

 

Poirot retrouve son ami Blanchet…

qui lui trouve une place dans le

mythique Orient-Express (qui existe encore)

 

 

 

 

 

 

 

M. Ratchett (Richard Widmark), un ancien homme d’affaires, veut engager Poirot comme garde du corps. Il a reçu de nombreuses lettres anonymes et dort avec un pistolet sous son oreiller. Après le refus de Poirot, ce dernier dormira la seconde nuit du voyage dans sa propre cabine, qui est juste à côté de celle de Ratchett.

 

Durant la nuit, des événements peu ordinaires vont avoir lieu. Vers minuit trente, M. Ratchett crie. Pierre (Jean-Pierre Cassel), le chef de train, se dirige vers sa cabine. Il lui demande si tout va bien. Sur ce,  M. Ratchett lui répond que ce n’est qu’un cauchemar.

 

Un peu plus tard dans la nuit, Madame Hubbard (Lauren Bacall) appelle Pierre et prétend qu’il y un homme dans son compartiment. Poirot se lève et voit ensuite une femme en peignoir blanc avec un dragon chinois dans le dos traverser le couloir.

 

Le matin suivant, Beddoes amène son fortifiant à M. Ratchett. Il ne répond pas et la porte est fermée de l’intérieur. Pierre ouvre la porte avec M. Poirot et découvre M. Ratchett mort dans son lit. Le médecin (Georges Coulouris) estime qu’il y reçu une douzaine de coups de couteau, tous d’intensité différente, cinq profonds, dont trois mortels.

 

 

Parmi les indices, il y a deux allumettes, un cure-pipe et un mégot de cigare sur la table de nuit, un mouchoir en mousseline avec l’initiale H et des restes d’une feuille brûlée. Sa montre s’est arrêtée à 1h15. M. Blanchet réussit à convaincre son ami Poirot de mener l’enquête, car le train est bloqué suite à un éboulement de neige pendant deux jours.

 

Poirot va réussir à l’aide d’armatures de chapeaux à lire ce qui était écrit sur le papier brûlé : « AISY ARMS ». C’est la qu’il va trouver DAISY ARMSTRONG et se rappeler de la fameuse affaire Armstrong (les coupures de presses et flash-backs du début du film). Daisy ne fut pas la seule victime de cette tragédie.

 

Suite au drame, sa mère Sonia, enceinte, accoucha prématurément d’un enfant mort-né et elle mourut pendant l’accouchement. Son mari, le colonel Armstrong, fou de chagrin se suicida.

 

Bloqué par un éboulement, Poirot mène l’enquête

La femme de chambre, accusée à tord se jeta par la fenêtre. Cela fait cinq victimes. Le vrai auteur ne fut jamais appréhendé. Le vrai coupable, M. Cassetti était parti avec le magot. Ratchett est en réalité Cassetti.

 

Poirot va interroger tour à tour tous les occupants du train.  Certains travaillaient pour Ratchett, comme McQueen ou Beddoes, d’autres personnages ont connu la famille Armstrong de diverses manières : la princesse Dragomiroff était la marraine de Sonia Armstrong, d’autres passagers sont suspects comme le colonel Arbuthnot (Sean Connery), qui est le seul à fumer la pipe.

 

Plan du wagon ainsi que les passagers à bord (merci wikipédia!)

 

Réussir à filmer tout le monde en un plan dans un espace si exigu avec un bon éclairage, chapeau!

Voici le déroulement de l’intrigue. Comme toujours avec Hercule Poirot, le film se termine avec la révélation finale où Poirot, grâce à ses petites cellules grises, dévoile ce qui s’est passé et donne le nom du ou des coupable(s).

 

Il réunit tout ce petit monde dans le wagon-restaurant et leur dévoile deux hypothèses : la première est celle d’un tueur venu de l’extérieur, déguisé en chef de train et qui tue Ratchett.

 

Il a quitté le train et s’est enfui dans la tempête de neige. C’est un règlement de comptes entre mafieux. Je ne vous dévoilerai pas la deuxième hypothèse, beaucoup plus élaborée.

 

Pour les extérieurs, c’était le véritable Orient-Express

En voyant le film, on serait tenté de croire qu’il fut tourné dans le véritable Orient-Express. En réalité, il a été tourné en studio et a été très minutieusement reconstitué. Les décors sont remarquablement faits et on ne peut que saluer le travail de Tony Walton, qui c’est également occupé des costumes.

 

Quant aux intérieurs, ils sont parfaitement reconstitués…

Quant à Sydney Lumet, il nous livre une très bonne mise en scène. Tourner un film dans un décor aussi exigu qu’un train n’est pas chose aisée, et il réussit même plusieurs fois l’exploit d’avoir sur un même plan tous les acteurs du film!

 

Que dire du casting ? Il est prestigieux : Sean Connery, Ingrid Bergman, Anthony Perkins, Michael York, Jacqueline Bisset, Lauren Bacall, que des stars de l’époque! Quant à Albert Finney, il n’a joué que dans un seul film tiré d’un roman d’Agatha Chrisitie. Je trouve que sa performance est assez bonne, le seul bémol est que je l’aurais fait un peu plus gros. La moustache est là, et l’intelligence aussi.

 

 

 

 

 

 

Peter Ustinov a aussi interprété Poirot à 6 reprises dans les années 80 tels que Mort sur le Nil, Meurtre au Soleil, Drame en trois actes pour ne citer que les plus connus. Je trouve qu’il fait un meilleur Poirot qu’Albert Finney.

 

Mais la palme revient à l’acteur David Suchet qui a interprété à merveille Poirot entre 1989 et 2013. C’est l’acteur qui ressemble le plus à Poirot autant physiquement qu’intellectuellement. David Suchet avait lu quasiment tous les livres et donné de sa personne pour incarner un excellent Poirot.

 

Grande fan des romans d’Agatha Christie (je crois que je les ai presque tous lus ou vus en films ou série), Le Crime de l’Orient-Express de 1974 reste un de mes films préférés avec Hercule Poirot, d’une part pour le casting de l’époque, ses décors, une réalisation et mise en scène de haut vol de Sydney Lumet, qui met son expérience au service de l’histoire.

 

La version réalisée par Kenneth  Branagh en 2017 m’a beaucoup moins convaincue. Le casting n’était pas mauvais : Johnny Depp, Penelope Cruz, Daisy Reilly, etc, mais le réalisateur a pris quelques libertés avec le roman.

 

Par exemple, il y a des scènes d’action inutiles, la révélation finale qui est faite à l’extérieur du wagon dans la neige, le nom de certains personnages comme la missionnaire qui s’appelle Pilar Estravados et non Greta Ohlsson, etc. L’interprétation de Poirot par Kenneth Branagh, est beaucoup moins bonne que tous ses prédécesseurs. Bref pour les fans d’Hercule Poirot, je vous recommande ce classique de 1974  tiré d’un des plus célèbres romans d’Agatha Christie.

 

Freya

 

Addendum d’Hidalgo

Dans la version de 2017, peut-être en rapport avec le melon de Kenneth Branagh, les wagons sont devenus sacrément larges…

Par manque de temps et également parce que Freya adore les thrillers, c’est elle qui a fait la chronique de Le crime de l’Orient-Express (de 1974) à ma place. C’est un excellent film, malgré son début poussif (présentation de tous les personnages). Lumet réalise en excellent thriller et dirige parfaitement ses acteurs (quel casting !) avec un scénario captivant d’Agatha Christie.

 

Préférez-le au remake de 2017, qui non seulement se plante en voulant le moderniser, rajouter des scènes superflues et simplifier l’intrigue, mais où Kenneth Branagh souffrait visiblement de « mélonite aïgue » en s’accaparant toutes les scènes, ne laissant que des miettes à un casting pourtant également prestigieux.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande-annonce vo

Extrait: départ du train (sans dialogues)

 

Le crime de l’Orient-Express

 

Sortie:                         1974

Durée:                         128 minutes

Genre:                         Thriller (policier)

 

Pays:                           Royaume-Uni

 

Réalisation :                Sidney Lumet

Production :                 John Brabourne et Richard B. Goodwin

Distribution :                Paramount Pictures (monde), Anglo-EMI Film Distributors (Royaume-Uni)

Scénario :                    Paul Dehn et Anthony Shaffer (non crédité au générique), d’après le roman Le Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie

Musique :                    Richard Rodney Bennett

 

Acteurs principaux:     Albert Finney (Hercule Poirot), Lauren Bacall (Harriet Hubbard), Jacqueline Bisset (Helena Andrenyi), Michael York (Rudolph Andrenyi), Sean Connery (colonel Arbuthnot), Jean-Pierre Cassel (Pierre Michel), Ingrid Bergman (Greta Ohlsson), Anthony Perkins (Hector McQueen)

 

Budget :                        4’500’000 $

Recettes mondiales:   27’655’657 $

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