Ahhhh, Karaté kid. Voici un film culte qui a marqué toute une génération ! Je parle de l’original de 1984, pas du remake fade de 2010! S’il fallait décrire Karaté kid à une personne qui ne l’a jamais vu, je dirais que c’est une sorte de « Rocky pour adolescents ! ». Etonnant que personne n’aie osé cette comparaison, car la trame de base est relativement proche, un titre aurait normalement du figurer sur un Rocky et c’est John G. Avildsen qui a réalisé Karaté kid. Tiens, ce n’est pas lui qui a réalisé Rocky et (l’oubliable) Rocky 5 ? Ben si !
Daniel Larusso (Ralph Macchio) et sa mère Lucille (Randee Heller) quittent le New-Jersey pour s’installer en Californie, suite à un nouveau travail décroché par sa mère. Les débuts sont prometteurs, Daniel sympathise très vite avec un de ses voisins qui l’invite à une journée sur la plage avec ses potes le lendemain. A cause d’un robinet qui fuit, il fait la rencontre d’un fantasque gardien d’immeuble, Mr. Miyagi (Noriyuki « Pat » Morita) qui lui répond laconiquement qu’il le réparera « après ».
Lors de la journée sur la plage, Daniel rencontre la jolie Ali (Elisabeth Shue). Cela commence à matcher entre eux jusqu’à ce qu’une bande de motards mené par Johnny (William Zabka) débarque. Johnny est en outre l’ex d’Ali, et il ne supporte pas de la voir fricoter avec Daniel. Comme on s’en doute, une confrontation a lieu, mais Johnny étant un champion de karaté, il démonte Daniel.
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A partir de là, Daniel devient le souffre-douleur de la bande. Il décide d’apprendre le karaté pour être capable de se défendre, mais seul, s’aidant d’un manuel, il ne fait guère de progrès. Il veut s’inscrire à l’école locale d’arts martiaux, mais elle est fréquentée par Johnny et ses potes, et leur maître, John Creese (Martin Cove), est un ancien para, complètement facho (et raciste), dont l’entrainement haineux est à l’opposé du vrai karaté.
En rentrant chez lui, il se fait une nouvelle fois agresser et après une grosse chute, jette de dépit son vélo fichu aux ordures. Mr. Miyagi l’entend et le lendemain, Daniel retrouve son vélo devant chez lui comme neuf. En allant remercier Mr. Miyagi, ils commencent à sympathiser.
Lors de la fête d’Halloween, Daniel surprend Johnny en train de rouler des joints dans les toilettes. Il en profite pour se venger en lui déversant plein de flotte. Daniel s’enfuit, mais se fait rattraper à 2 pas de chez lui. La bande tabasse sévèrement Daniel. Mr. Miyagi arrive à sa rescousse et démonte toute la bande en quelques coups.
Il ramène Daniel chez lui pour le soigner, et Daniel lui demande d’aller avec lui au dojo pour parler avec leur maître (ou sensei). C’est là qu’on a droit au premier précepte de Mr. Miyagi « Il n’y a pas de mauvais élèves, mais de mauvais maîtres ! Maître dit, élève fait ! ». Il y en a plusieurs, que je vous laisserai découvrir.
Le lendemain, Daniel et Mr. Miyagi se rendent au dojo du facho Creese. Miyagi arrive à le convaincre de régler cette histoire lors d’un tournoi de karaté, et il lui demande que ses élèves ne tabassent plus Daniel. Le tournoi est dans 2 mois, et Daniel n’a que quelques notions. Mr. Miyagi s’engage à lui enseigner le karaté, et Daniel à ne pas poser de questions.
Le premier jour, Daniel doit faire le mythique « Lustrer, frotter ! » pour nettoyer les voitures. Le deuxième, c’est « Poncer parquet ! » et les troisième et quatrième jours, c’est « Peindre palissade ! » et « Peindre maison ! ».
Daniel en a marre et se plaint auprès de Miyagi qu’il est devenu son larbin au lieu d’apprendre le karaté. Miyagi lui demande de refaire les mouvements qu’il devait faire pour ses tâches et…tiens, il bloque tous les coups ! Oui, je sais, c’est tiré par les cheveux, mais tous ceux qui ont vu le film s’en souviennent !
Après les bases, l’entraînement devient un peu plus « normal », le film se focalisant sur l’entraînement et la relation maître / élève entre Mr. Miyagi et Daniel et Daniel et Ali.
Il y a un passage assez émouvant lorsque Daniel rend visite un soir à Mr. Miyagi et découvre celui-ci ivre habillé en militaire. Pendant la 2e guerre mondiale, alors qu’il était sur le front, sa femme et son fils sont morts pendant l’accouchement.
Daniel ayant perdu son père (on s’en doute en voyant le film, mais on l’apprend dans le 2e volet), cela renforce encore leur relation, Miyagi retrouvant « une famille » avec Daniel, et Daniel « un père » à travers Miyagi.
Et, au bout de 2 mois, le jour du championnat arrive… Pour connaître le dénouement, à vous de voir le film, même si on le devine assez facilement.
Quand j’étais jeune, c’était un film que j’avais vu facilement 5-6 fois et l’ayant revu avant de faire la chronique, Karaté kid n’est pas parfait, mais il a relativement bien vieilli. La relation maître / élève entre Miyagi et Daniel évolue petit à petit en belle amitié et est bien plus intéressante et forte que celle entre Daniel et Ali. Un point positif, le film se permet également d’être drôle par moments (comme la scène où ils doivent aller au dojo avec la camionnette ou le début de l’entrainement de Daniel).
Et de plus, bien qu’étant un film avant tout destiné aux adolescents, il aborde des thèmes assez novateurs et profonds pour l’époque. C’était un des premiers films à montrer le karaté comme un art martial avec ses valeurs et sa philosophie et le fameux précepte de Mr Miyagi « Karaté sert uniquement défense ! », et non un bête et violent sport de combat. D’ailleurs, pour ceux qui espèrent juste voir des combats, ils risquent d’être déçus, avec juste 2 scènes avant le championnat.
L’armée et la guerre sont également dénoncés, avec Creese devenu complètement facho en revenant du Vietnam ou le traitement des américains d’origine japonaise pendant la 2e guerre mondiale (ils étaient internés dans des camps comme des prisonniers, avec peu de médecins). Par contre, la lutte des classes entre Daniel le « pauvre » et Ali la « riche » ne fonctionnent pas vraiment, peut-être tout simplement car le film n’en a pas besoin.
Le film étant réalisé par John G. Avildsen, rien à redire à ce niveau, il connait son job et a su s’entourer de personnes compétentes. Rien à redire pour la musique de Bill Conti, qui s’inscrit bien dans le film, avec cette touche bien 80’s. On a même 2 tubes dans le film, « Cruel summer » de Bananarama et « You’re the best » de Joe Esposito. Petite anecdote pour cette dernière, elle aurait du figurer dans Rocky 3, mais Stallone changea d’avis pour mettre à la place la mythique « Eye of the tiger » de Survivor.
Au niveau du casting, l’alchimie du duo entre Ralph Macchio et Noriyuki « Pat » Morita fonctionne parfaitement. Ralph est convainquant en jeune homme de 17 ans (il en avait 22 lors du tournage), mais la révélation, c’est Noriyuki « Pat » Morita!
Il interprète Mr. Miyagi avec beaucoup de justesse, il était clairement fait pour le rôle et sa nomination aux Oscars est amplement méritée. Sinon, William Zabka est bon en antagoniste, Elisabeth Shue (dont c’était le premier film) est un peu transparente et Martin Kove caricatural.
Néanmoins, si Noriyuki « Pat » Morita et Elisabeth Shue on réussi à continuer brillamment leur carrière (Morita à travers une multitude de second rôles et Shue en alternant entre films et séries), on ne peut pas en dire autant pour Ralph Macchio et William Zabka, qui ont eu des carrières discrètes, tant leur rôles leur auront collé à la peau. Mais j’y reviendrais plus tard.
Même si le film n’a pas trop mal vieilli (selon moi), il souffre sur certains points. Déjà, même si c’est bien fait, la trame est assez prévisible, et on devine assez rapidement comment cela va se terminer. Et bon, transformer Daniel en pro de karaté en seulement en 2 mois, c’est juste impossible. Tout comme la dernière scène, plutôt surréaliste. Et comme dit précédemment, l’histoire entre Daniel et Ali ne vole pas très haut.
De plus, aucun des acteurs principaux ne pratiquaient le karaté…et ça se voit ! Si William Zabka arrive à donner le change (étant un lutteur accompli), la scène ou Pat Morita rosse la bande de Johnny n’est absolument pas crédible, étant trop mou et lent par rapport à ces adversaires.
Quant à Ralph Macchio, si son inexpérience le sert au début, c’est plus discutable lors du championnat. Néanmoins, je préfère de bons acteurs inexpérimentés en karaté que des champions qui jouent comme des patates, d’autant plus que l’histoire est bien plus importante que les combats dans Karaté kid.
Enfin, et là, c’est personnel, pourquoi avoir pris Amélie Morin pour doubler Elisabeth Shue ? Ce n’est pas qu’Amélie Morin double mal, mais c’est la voix de Candy ! Peut-être que c’est pas un soucis pour vous, mais sa voix me dérange.
Lors de sa sortie, Karaté kid marqua toute une génération. Il donna lieu à 2 suites avec Ralph Macchio et une avec Hillary Swank nommé Miss karaté kid. Si Karate kid 2 est correct, les 2 autres sont des navets. Et contre toute attente, 34 ans après le premier film, sur Youtube Red sort la websérie Cobra kai (qui était le nom de l’école d’arts martiaux de John Creese). L’histoire se passe de nos jours, Ralph Macchio et William Zabka reprenant leurs rôles respectifs.
Et contre toute attente, les premiers épisodes que j’ai vus sont très bons et les critiques très positives ! Une troisième saison est actuellement en court de tournage. Seul bémol, la série n’est pour l’instant pas traduite en français.
Karaté kid est un film qui me marqua étant jeune et qui ne m’a pas déçu lorsque je l’ai revu. Des personnages attachants, une superbe relation maître / élève sur fond de karaté et de transmission de valeurs, une belle histoire bien que convenue, des sujets engagés (même si parfois survolés), une bande son très 80’s mais bien choisie, un film « feel good » et enfin, de l’humour !
Bref, Karaté kid est un film que je vous recommande, à voir avec vos enfants, plus profond qu’il n’y paraît, divertissant avec un duo très charismatique. J’ai hésité entre 4 et 5 étoiles, mais allez, en ce qui me concerne, la nostalgie joue également, donc 5 étoiles.
Hidalgo
Extraits vidéos :
Karate kid
Sortie: 1984
Durée: 127 minutes
Genre: action/drame
Pays: USA
Réalisation : John G. Avildsen
Production : Jerry Weintraub, R.J. Louis
Distribution : Columbia Pictures
Scénario : Robert Mark Kamen
Musique : Bill Conti
Acteurs principaux: Ralph Macchio (Daniel Larusso), Noriyuki « Pat » Morita (Kesuke Miyagi), Elisabeth Shue (Ali Mills), William Zabka (Johnny Lawrence), Martin Kove (John Creese), Randee Heller (Lucille Larusso)
Budget : 8’000’000 $
Recettes mondiales: 91’216’087 $
Récompenses :
Oscar 1985 : nomination meilleur acteur dans un second rôle pour Noriyuki « Pat » Morita
Golden Globes 1985 : meilleur acteur dans un second rôle pour Noriyuki « Pat » Morita
Young artist awards 1985 : meilleur jeune acteur dans un second rôle pour William Zabka