Ultime décision est un film prophétique. Sorti en 1996, doté d’un très bon scénario, personne n’imaginait que des années plus tard, ce qui n’était qu’une fiction deviendrait une triste réalité que découvriraient des millions de personnes médusées devant leur télévision. En lisant l’histoire du film, vous allez vite comprendre à quel événement je fais allusion.
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Ultime décision commence avec l’attaque d’une planque sensée contenir un neurotoxique mortel par un commando dirigé par le colonel Travis (Steven Seagal). Malheureusement, ils arrivent trop tard, le DZ-5 volé n’est plus là.
3 mois plus tard, après son cours de pilotage d’avion, David Grant (Kurt Russell) est convoqué au bureau. Il apprend que Jaffa, un très dangereux leader d’une organisation terroriste a été arrêté lors du mariage de sa fille. Emprisonné à Londres, il attend son extradition vers les Etats-Unis.
Quelques jours plus tard, dans un restaurant chic de Londres, un extrémiste commet un attentat-suicide en se faisant sauter. Nadji Hassan (aussi appellé Altar) (David Suchet), le bras droit de Jaffa, détourne avec ses hommes un 747 à destination de Washington et exige la libération de Jaffa contre la vie des otages et ne pas commettre un deuxième attentat encore plus meurtrier que celui de Londres.
Travis et Grant sont convoqués pour une réunion d’urgence au Pentagone. Grant, traquant Nagi Hassan depuis des années, pense que cette action n’est qu’un leurre, et qu’ils veulent faire exploser l’avion en vol afin de répandre du DZ-5, un gaz toxique mortel (celui que le commando recherchait au début du film). Si cela se produisait, cela provoquerait des millions de morts. L’avion étant en vol à 8 heures de Washington, le seul moyen consiste à aborder le 747 avec un avion furtif spécialement équipé d’un sas par la soute avant, afin de reprendre le contrôle de l’appareil et désamorcer la bombe. Sans quoi, l’armée risque de détruire l’avion en faisant exploser le 747 en vol.
Travis et ses hommes, ainsi que Grant et Cahill (Oliver Platt), l’ingénieur en aéronautique qui a conçu l’avion sont à bord du F-117. Après avoir repéré le 747, l’avion se positionne en-dessous, déploie son sas hermétique, et les hommes commencent à embarquer par la soute avant.
Mais cela se passe mal en raison de fortes turbulences, le 747 devient incontrôlable, un des hommes est blessé et Grant se retrouve dans la soute du 747. Le sas commence à se briser et, pour éviter de perdre les 2 appareils, Travis se sacrifie. Il sauve le 747, et le pilote s’éjecte du F-117 en perdition. On en est à 40 minutes du film et Steven Seagal meurt ! Chouette, il reste 1h30 de film sans lui !
Dans la soute du 747, c’est loin d’être la joie. Seuls 4 membres du commando ont pu monter à bord, et Cappy (Joe Morton), l’expert en désamorçage, a une vertèbre brisée et est immobilisé. Grant et Cahill sont à bord, mais ils ne sont pas formés au combat. Enfin, la majorité du matériel n’a pas pu être emporté, dont les radios, donc aucun moyen d’avertir le Pentagone qu’ils ont réussi l’abordage.
Au Pentagone, n’étant pas au courant qu’une partie du commando est à bord, ils décident de libérer Jaffa. Nadji Hassan et lui s’entretiennent. Nadji se réjouit de sa libération, mais il lui dévoile le véritable but de ce détournement d’avion : il veut envoyer son avion s’écraser sur Washington avec le DZ-5, pour tuer des millions d’américains infidèles !
A partir de là, le Pentagone décide de faire exploser le 747 avec ses 410 passagers à bord avant que l’avion ne pénètre l’espace aérien américain, mais attendent avant de donner l’ordre formel, estimant que le commando a peut-être pu monter à bord.
Retour au 747, ou Grant et Lopez prennent le relais de Travis. Ils doivent localiser Nagi et trouver la bombe avant d’intervenir. Pour le désamorçage, c’est Cahill qui s’y colle, sur les indications de Cappy, et le commando se met en place afin de prendre d’assault l’avion et neutraliser les terroristes.
Je n’en ai pas encore parlé, mais ils pourront compter sur l’aide de Jean (Halle Berry), une hôtesse de l’air courageuse, qui n’hésitera pas à se mettre en danger pour les passagers et pour la neutralisation des terroristes. Pour connaître la suite, à vous de voir le film.
Si je vous dis Stuart Baird, ce nom ne vous dit probablement rien, mais c’est un des meilleurs monteurs d’Hollywood, ayant notamment monté Superman, L’arme fatale (1 et 2), Demolition man, La légende de Zorro ou encore Casino Royale et Skyfall. Excusez du peu ! Néanmoins, pour Ultime décision, s’est son premier film en tant que réalisateur.
Niveau mise en scène, rien à redire, c’est propre, même si assez générique. Le film s’appuie surtout sur un très bon scénario, une bonne histoire avec de nombreux rebondissements et pas mal de suspense. Si Ultime décision eut du succès à sa sortie, il a surtout acquis avec les années le statut de film visionnaire sur la menace terroriste! En effet, il a été réalisé 5 ans avant les attentats du 11 septembre 2001. Du coup, on le regarde de nos jours d’une manière différente que lors de sa sortie.
Au niveau du casting, on retrouve Kurt Russell dans un rôle inhabituel. Habitué aux films d’action, il commencera à les délaisser petit à petit pour des rôles moins physiques, comme Vanilla sky par exemple. Mais comme (presque) toujours, Kurt Russell a la classe et rien à dire sur son interprétation.
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Très bonne mention également pour David Suchet, surtout connu pour avoir incarné pendant 24 ans Hercule Poirot, qui est totalement crédible dans le rôle du fanatique Nadji. Et pour Halle Berry, dont c’était un de ses premiers rôles, elle s’en sort bien avec un rôle plus étoffé que cette chronique peut le laisser paraître.
Enfin, il faut parler du cas Steven Seagal. C’est le meilleur film dans lequel il a joué. On ne le voit que dans quelques scènes et il meurt au tiers du film (ce que j’ai personnellement apprécié). Cela apporte un rebondissement inattendu, mais cela n’était pas prévu dans le script de base.
En effet, Steven Seagal s’était montré incroyablement odieux sur le tournage, terrorisant le staff et ayant même agressé John Leguizamo. Pour des répétitions, il était arrivé genre « C’est moi le chef, tout le monde obéi, pigé ? ». Pensant à une blague, John Leguizamo a rigolé, mais Steven lui a mis un coup de poing et plaqué contre le mur.
Bref, après un arrangement avec la production, on a réduit sa présence à l’écran (sans changer son cachet ni sa place de second rôle) et, petite vengeance, son nom n’apparaît pas dans le générique d’ouverture. Pour sa prestation, c’est comme d’habitude, monolithique. Il récoltera le razzie award du pire second rôle masculin en 1997.
Bon, après ce long pitch sur Steven Seagal, que vaut Ultime décision ? Même si le scénario est très bon, avec des rebondissements, du suspense et les acteurs principaux qui assurent, il n’est pas parfait. Le film se déroule presque « en temps réel », c’est-à-dire que le rythme du film est lent.
Cela renforce le réalisme du film, mais en contrepartie, ce réalisme rend les 10 dernières minutes encore plus invraisemblables, car c’est vraiment tiré par les cheveux. Si le suspense est bien présent, les scènes d’action pures, elles, sont peu nombreuses.
En définitive, Ultime décision est un bon film d’action / thriller, un film visionnaire qui avait planifié une attaque terroriste par avion 5 ans avant le 11 septembre 2001. Si le rythme est lent, avec peu de scènes d’action, il se rattrape par un excellent scénario, des acteurs convainquants, une bonne histoire, du suspens et de nombreux retournements de situation. Et, c’est une qualité pour moi, Steven Seagal meurt rapidement après quelques scènes.
Hidalgo
Extraits vidéo :
Ultime décision
Sortie: 1996
Durée: 133 minutes
Genre: Action / thriller
Pays: USA
Réalisation : Stuart Baird
Production : Joel Silver, Jim et John Thomas
Distribution : Warner Bros. Entertainment
Scénario : Jim Et John Thomas
Acteurs principaux: Kurt Russell (David Grant), Steven Seagal (colonel Travis), David Suchet (Nadji Hassan/Altar), Halle Berry (Jean), Oliver Platt (Denis Cahill), John Leguizamo (Carlos Lopez)
Budget : 55’000’000 $
Recettes mondiales: 121’969’216 $
Récompenses :
Blockbuster Entertainment Awards 1997 :
– Meilleur acteur pour Kurt Russell
– Meilleure actrice pour Halle Berry
Nominations
– NCLR Bravo Awards 1996 : Meilleur acteur pour John Leguizamo
– Razzie Awards 1997 : pire second rôle masculin pour Steven Seagal