Les 12 travaux d’Astérix (1976) * * * *

Astérix a toujours fait partie de mes bds favorites (même si je préfère les mangas). Comptant 38 albums début 2020, elle s’étale sur 3 « ères ». La période Goscinny (scénario) – Uderzo (dessin), de 1959 à 1977 comptant 24 albums et considérée comme la meilleure.

 

Goscinny et Uderzo

Ensuite, Uderzo tout seul, suite au décès de Goscinny, de 1977 à 2009 avec 10 albums et, depuis 2013, Ferri (scénario) et Conrad (dessin), avec 4 albums, supervisés par Uderzo.

 

Avec 370 millions de copies, c’est la 3e BD la plus populaire au monde, derrière Superman (600 millions) et One Piece (460 millions). Il était clair que son succès allait donner lieux à des adaptations au cinéma sous forme de 14 films (!), que cela soit en prises de vues réelles ou en animation.

 

Sur les 5 films « live », un seul vaut le coup, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002) qui, paradoxalement, est le moins « Astérix ». En effet, il en ressort un « esprit Canal » de l’époque, où Jamel Debbouze est la star, Astérix et Obélix étant clairement des seconds rôles. Un nouveau film Astérix réalisé par Guillaume Canet est prévu pour 2021, peut-être un second bon film « live » Astérix ? A suivre…

 

Quant aux films d’animations, il y en a eu 9 jusqu’à présent, 8 sous formes de dessin et 2 en images de synthèses. Contrairement aux films, 6 sont bons, voir excellents, et 3 franchement passables. C’est le troisième film que nous allons chroniquer, Les 12 travaux d’Astérix, sorti en 1976, avec un scénario original.

 

En l’an 50 avant Jésus-Christ, toute la Gaule est occupée par l’Empire romain. Toute ? Non ! Un petit village en Armorique (Bretagne) résiste encore et toujours à l’envahisseur, gagnant chaque confrontation contre les romains grâce à la potion magique concoctée par leur druide Panoramix.

 

Après une énième défaite des romains, leur chef rapporte à Jules César que ces gaulois ne « sont pas humains », et auraient donc des pouvoirs divins. Jules César leur lance un défi : ils devront se soumettre à 12 épreuves. S’ils réussissent toutes les épreuves, Jules César les reconnaîtra comme des Dieux et quittera le pouvoir. Mais s’ils échouent une seule épreuve, ils devront se soumettre à Rome.

 

 

Inspiré des 12 travaux d’Hercule, mais à la sauce Astérix

Astérix et Obélix sont choisis pour relever les défis, Astérix étant le plus malin et Obélix le plus fort. Ils seront supervisés par Caius Pupus, un romain rappelant Droopy, hormis sa démarche de pigeon. Jules César décide d’organiser les épreuves en se basant sur les 12 travaux d’Hercule, mais en les réaménageant. Dans l’ordre, Astérix et Obélix vont devoir triompher de 12 épreuves, qui sont :

 

  • La course à pied (Astérix, avec la potion magique)
  • Le lancer de javelot (Obélix)
  • Le combat (Astérix)
  • Les prêtresses de l’Ile du plaisir (les 2, surtout Obélix)
  • Iris, l’hypnotiseur (Astérix)
  • Mannekenpix, le cuisinier des Titans (Obélix)
  • La Bête (Obélix)
  • La maison qui rend fou (Astérix)
  • Franchir un ravin sur un fil invisible (les 2, avec la potion magique)
  • Enigme du Vénérable du sommet (Astérix)
  • Dormir sur la plaine des Trépassés (les 2)
  • Les jeux du cirque (tout le village, avec la potion magique)

 

 

Tiens, une rame de métro…

Comme toujours avec Astérix, ce sont l’humour et les aventures qui sont mises en avant. Le rythme est trépidant et soutenu. De plus, avec le génial Goscinny au scénario, petits et grands seront ravis, car les gags « cartoonesques » en côtoient d’autres sont nettement plus fins.

 

On retrouve l’art de Goscinny avec des dialogues savoureux, riche en anachronismes, des calembours, des situations absurdes (dans le bon sens du terme) avec une subtile critique de la société, voir le coté « franchouillard ».

 

Les 12 épreuves sont forcément de qualité inégale. Personnellement, ma préférée est « La maison qui rend fou », critique d’une administration qui était (et est toujours) à la ramasse. On peut aussi citer les prêtresses de l’Ile du plaisir (Obélix qui rame comme un possédé, puis qui part car pas de sanglier), l’énigme du Vénérable du sommet (l’énigme qui est en réalité une pub) ou le repas chez Mannekenpix.

 

La maison qui rend fou,

qui parodie

l’administration. Ca n’a pas

beaucoup évolué entre 1976 et 2020

 

Par contre, le ravin sur un fil invisible, la plaine des Trépassés ou la Bête sont les plus faibles (malgré la réplique mythique d’Obélix à la fin de la Bête) qui, en plus, font partie des moins bien dessinées. Les 12 travaux d’Astérix est le 3e film d’animation d’Astérix. Après Astérix le gaulois (1967), première adaptation décevante, Goscinny et Uderzo ont « supervisé » Astérix et Cléopâtre (1968) nettement plus réussi.

 

Une des répliques les plus drôles du film…

Mais Goscinny et Uderzo, estimant avoir été muselé pour ce film, décident de fonder le studio Idéfix pour avoir les mains libres, avec une histoire originale au lieu de reprendre une ou plusieurs bds. Le résultat ? Goscinny et Uderzo ont parfaitement réussi le passage de la BD au film d’animation et Les 12 travaux d’Astérix est considéré comme le meilleur film d’animation des aventures d’Astérix. Je suis du même avis.

 

Du moins pour les versions « dessinées », car les 2 derniers films, en images de synthèse, Astérix : le domaine des Dieux (2014) et Astérix : le secret de la potion magique (2018) sont paraît-il très bons (je ne les ai pas encore vus).

 

Mouais, ce n’est pas toujours réussi…

Si lors de sa sortie en 1976, Les 12 travaux d’Astérix était l’Astérix le plus réussi techniquement, il est loin d’être parfait. Les dessins et l’animation étaient en-dessous des standards Disney de l’époque et les décors de certaines scènes, comme la Bête, le fil invisible ou le lac pour aller sur l’Ile du plaisir, sont clairement mal dessinés.

 

Caius Titus Pupus à l’enthousiasme de Droopy, mais une démarche de pigeon…

Il y a également quelques faux raccords (comme des vêtements qui changent de couleur). Quant aux musiques, mouais. Même pour l’époque, elles sont datées, faisant plus penser à une bande-son des années 60.

 

Je tiens à souligner le talent des doubleurs. Roger Carel (qui double également Benny Hill entre autres) est excellent en Astérix, tout comme Jacques Morel en Obélix. Quant à Jean Martinelli qui incarne Jules César, il a une voix que très peu de doubleurs pourraient recréer.

 

Pour conclure, Les 12 travaux d’Astérix est un très bon film d’animation, retranscrivant à merveille l’univers d’Astérix. Si l’aspect technique et la musique ont vieilli, c’est compensé par l’histoire, très drôle et pleine de péripéties, le talent des doubleurs et certaines scènes mythiques, comme « La maison qui rend fou ». Rediffusé 25 fois (!!!) sur les chaînes françaises, attendez la prochaine rediffusion si vous voulez le découvrir ou le redécouvrir.

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce fr

Extrait: le repas de Titans chez Mannekenpix (fr)

 

Les 12 travaux d’Astérix

 

Sortie:               1976

Durée:               78 minutes

Genre:               Film d’animation / humour, aventures

 

Pays:                 France / Royaume-Uni

 

Réalisation :      René Goscinny et Albert Uderzo

Production :       René Goscinny, Albert Uderzo et Georges Dargaud

Distribution :      Studios Idéfix

Scénario :          René Goscinny, Albert Uderzo et Pierre Tchernia

Musique :          Gérard Calvi

 

Acteurs principaux:     Roger Carel (Astérix, Caius Pupus), Jacques Morel (Obélix), Jean Martinelli (Jules César), Pierre Tornade (Abraracourcix, Assurancetourix), Pierre Tchernia (narrateur)

 

Budget :             non précisé

Recettes :          2’202’481 entrées (France)

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